Nos travestis contemporains…

Monday, August 29, 2011

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Punta della Dogana, je contemple la vue à côté de « Pothead » de Paul McCarthy. Derrière la vitre, je me sens aussi con que cette tête de bite. Je suis las des critiques du monde par le biais de l’art contemporain. Un monde qui « continue, sans gêne, sans embarras, dans un univers un peu plus brutal, un peu plus condamné où la moyenne des vertus et des vices doit être restée à peu près constante. »
Près de l’Accademia, un graffiti-verrue : « New Times. New Blood. » Comme Morand, toujours, j’en viens presque à regretter un monde où « chacun portait encore l’habit de sa profession : les pédérastes restaient exclusivement pour hommes, sans faire des extras du côté des dames âgées ; les Blancs étaient moins noirs que les Noirs, les vieilles rôtisseuses de balai, célèbres pour leurs faiblesses, ne publiaient pas des mémoires édifiants, les prêtres ne ressemblaient pas à des pasteurs protestants, les étudiants en sociologie ne se déguisaient pas en bergers kurdes, et les bergers kurdes en parachutistes. » « Jamais l’expression actuelle « être mal dans peau » ne se traduit mieux que par nos travestis contemporains. » dit le génial écrivain.
Alors je retourne à l’immuable, dans les ruelles bordées de murs d’aquarelle. Aux fenêtres, des dessous fleuris et des chemises d’uniforme, cinq, comme les jours travaillés de la semaine. Une mère engueule son rejeton : « viens voir, c’est plus intéressant que d’faire de bêtises ! » Un autre graffiti : « Books and Boobs ». Je souris face à cette encre Posca. Notre monde est tout de même amusant…

Par Foucauld

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Vernissage

Monday, July 4, 2011

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Au cours d’une journée, une série d’événements vient perturber le quotidien des habitants de trois zones géographiques. La mienne ? Une mégalopole. Mon travail ? Écrire neuf histoires sises entre l’aube et le crépuscule.
Ces fictions s’inspirent de mythes urbains appartenant au folklore contemporain. Des séries photographiques issues de Google Image permettent de monter le décor de ces mondes en apparence banals.
Ces textes font partie d’un projet d’Anne-Line Desrousseaux et Julie Slowey, duo de graphistes diplômées des Arts Déco. Il sera présenté lors d’une exposition collective à la galerie du 11 rue des Beaux-Arts 75006 Paris, à partir de ce mardi 5 Juillet. Le vernissage débute à 18h et l’event Facebook est ICI.
A demain.

Foucauld

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Public Domaine

Thursday, June 23, 2011

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« Tu es sûr que tu veux regarder ça ? Mais c’est un livre sur le skate. Non mais parce que moi je n’ai pas trop envie que tu regardes ça. »

Voici les propos tenus par une mère de famille, entendus derrière les rayonnages du centre de ressources de la Gaîté Lyrique. J’ignore si le bambin voulait ouvrir « The Golden Age of Neglect » où autre « Deformer »,  mais j'ai décidé de le venger en me plongeant dans Public Domaine, l’exposition de « skateboard culture », accompagné de Pedro Winter, Seb Carayol et Vincent Carry en guise de guides.
Après quelques vidéos dont l’une sur trente mètres de mur, une sélection de planches aux graphismes « scandaleux », parfois retirées du commerce, pointe du doigt les vices de notre société. Drogues, armes, politiciens foireux, racisme, tous les sujets ont été traités par des graphistes souvent devenus mythiques : la « Disposable Skateboard Bible » en vrai.
Plus loin, « French Fred » projette ses photos sur une installation de boards blanches, Neckface recouvre des mannequins d’injures françaises et Sénizergues fait saliver les grands et les moins grands avec sa maison skatable. Un étage plus haut, Thrasher met à l’honneur 30 ans de clichés d'anthologie et des écrans projettent les rétrospectives des meilleurs photographes du milieu. Dès qu’il évoque quelqu’un, Pedro parle de légende et s’en excuse : « En fait, j’ai l’impression qu’il n’y a que des légendes dans le skate ». Je repense alors aux propos du Boss (Andrew Reynolds, ndlr) qui parle ainsi de ses troupes, des kids déjà mythiques au début de leurs carrières. Steve Caballero vient nous dire bonjour et montre ce que donne l'une de ces fameuses légendes en chair et en os. Je ne résiste pas au plaisir de faire mon fan et réclame une photo en sa compagnie. Après le dessin de Neckface, et avec la soirée des 30 ans de Thrasher dans dix jours, l’été s’annonce mouvementé à la Gaîté… Mes murs vont se retrouver couverts de souvenirs !

Par Foucauld

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Neck Face

Wednesday, June 22, 2011

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Été 2008, je quitte New York pour la première fois, après avoir skaté des Brooklyn Banks à Tompkins Square, chuté dans les boues immondes de Chinatown, connu le fond du gouffre et les étoiles, bref, « l’incommunicable passé ». Chaussé de Vans customisées par Neck Face, je comptais les graffitis de ce dernier sur les murs de la ville et les chiottes des bouges. Je m’amusais de sa méchanceté, des lieux astucieux où il la déployait.
Été 2011, je sors de la démo Girl à la Gaité Lyrique. Sur des modules en forme de logo, Chris Haslam, Rick McCrank, Brian et Kenny Anderson nous ont éblouis. Dehors, Neck Face patiente sur un bout de trottoir. Je l’aborde et lui demande s’il peut dessiner sur mon carnet. Il s’exécute de ses doigts sales et je lui conte une anecdote : le lendemain de mon départ de New York, il a dormi dans le lit que je venais de quitter, trop bourré pour continuer à faire la fête avec Todd Jordan et Marty, mon colocataire. Clin d’œil de la vie, promesse de rencontre, l’avenir se dessinait et New York m’avait armé.

Par Foucauld

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New Monday

Tuesday, May 17, 2011

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New York sous la pluie prend immédiatement l’allure de "Irene", cette photo d’Alex Prager. Pourtant, c’est un peu de soleil californien que je venais chercher dans ce vernissage « Greater LA » d’un loft de Broadway. J’y arrivais tard, encore frigorifié par le ferry de Staten Island, ce rafiot pour fauchés. Un vilain Chardonnay ne parvenait pas à me réchauffer. Il était l'heure de fermer, je n’avais le temps que pour un tour rapide. M’en prendre plein les mirettes, vite noter ce que j’aimais et remettre à plus tard une enquête, le projet d’y retourner.

Par Foucauld

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Savage Beauty

Saturday, May 14, 2011

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Au détour d’un couloir du MET, le public s’amasse, se penche vers un grand cube noir percé de meurtrières horizontales. Je m’immisce et découvre une pyramide de verre où se meut comme une étoile. La forme grossit, se précise, volutes de tissus qu’on devine d’organza. Kate Moss y est transcendée, d’une beauté à éclater en sanglots. Servie par le Thème de la Liste de Schindler, on se demande comment telle création pourrait ne pas être éternelle.

En faisant revivre des matières qui furent un jour vivantes, Alexander McQueen dépasse sa morbidité. « It’s Only a Game » dit à juste titre cette robe de cuir et crins, moulant à la perfection le corps féminin. Il y a également une merveille de balsa perforé, aux fines attaches cloutées. Face à cet oiseau, je pense aux clavicules de jolies demoiselles, en mouvement sous leur peau, comme prêtes à actionner les ailes qui les mettraient à l’abri au moindre bruit.

Par Foucauld.

Cela rend très mal en vidéo, mais voici la version "live" de l'hologramme :

Et la version plus précise, mais sans la bonne musique :

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Comment réussir ta vie ?

Thursday, November 4, 2010

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Tigre de Papier sort aujourd'hui le premier épisode de sa série animée "Comment réussir ta vie". Dans cet opus, nous faisons la connaissance de Georges Bourseau, bozomaniac (amateur de poitrines avenantes, ndlr) en mal de découvertes. Il confie ses tracas à René Richy, coach en réussite de vie, qui va lui mettre le pied à l'étrier. Une séance de relooking d'anthologie et un univers très personnel qui valent le coup d'œil. Du scénario à la réalisation en passant par les illustrations et les voix, tout est de Tigre de Papier. La musique est d'Olivier Magermans et de Scotch.

Tigre de Papier est actuellement à la recherche d'une boîte de prod. Comment le joindre ? En écrivant à l'adresse suivante : nicolas.herenstein@gmail.com

Vous en voulez plus ? Voici son compte Vimeo.

Par Foucauld

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Entertain me mister, oh please entertain…

Friday, June 11, 2010

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Mr Toledano nous rappelle qu'ils s'amusent plus que nous de l'autre côté de l'Atlantique. A t-on jamais eu la chance de participer à un concours de mitrailleuses lourdes dans le Lot ? Nous non, eux oui : il leur suffit d'aller dans le Kentucky. The United State of Entertainment nous fait découvrir de grands blonds bodybuildés rejouant la Guerre de Sécession, demi-litre de Coca et compact Olympus à la main, nous offre une balade aux milieux de missiles sans âge plantés dans le désert du Nouveau Mexique, nous fait visiter un parc habité de maquettes de robot-dinosaures. Pour toutes ces choses on dit merci au monsieur et on fouille le reste de son travail.

Par Arnaud

Car2
Chopper
Drinks
Missileparka
Smoke2nobarel
Bushdone
Smokey2-1

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Jeff Bark et les pirates

Sunday, April 4, 2010

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Comme le disait un proche à la prose bien faite : "les rapprochements audacieux ne sont pas un domaine qui inquiète la Conjuration". Son verbe devient mon ordre, ma licence, et je passe dans le même dimanche, un reportage des très vénérables VBS, qui nous rappellent que les radios pirates n'ont pas toutes coulées en mer du nord et les photographies de Jeff Bark, artiste New Yorkais qui cite Morrissey et prend le temps de figer des hommes bien mis se soulageant sur leurs tapis. Un chic type.

Par Arnaud

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Il n’y a que les routes pour calmer la vie…

Friday, February 26, 2010

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Pêle mêle de fin de semaine : au dessus, un beau dessin d'Aurel Schmidt pour la Whitney Biennal, en dessous, une sacrée bécane sortie des ateliers Falcon, et en titre, une phrase de Roger Nimier, issue de d'Artagnan amoureux. Bon week-end.

Par Foucauld

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