Trois

Friday, June 18, 2010


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Bien que Sub Pop l'annonce pour le 29 juin, le troisième album de Wolf Parade est disponible ici. Ils parviennent à nous faire oublier la mollesse de At Mount Zimmer.

Par Arnaud


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“East of the Adriatic” par Scott Bourne

Friday, June 18, 2010

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« Dans l’instant qui suit, je me retrouve à nouveau dans un taxi, les scènes derrière la fenêtre comme un brouillard d’alcool, une partie du paysage que semble être ma vie, des lumières qui filent dans la nuit, la bière et l’alcool coulant dans mon sang et me traînant vers ces destins étranges. »

Cette phrase est issue de «East of the Adriatic », le journal que Scott Bourne a tenu lors d’un voyage dans les Balkans et que les éditions 19/80 viennent de publier en l’agrémentant de photos prises par Bertrand Trichet et Sergej Vutuc.

Voyage et écriture ont toujours fait bon ménage. Chaque jour apporte son lot de nouveautés et le temps est limité ; deux ingrédients qui favorisent l’envie d’écrire et de concrétiser cette envie. La perfection n’est pas de mise, ce qui importe c’est d’écrire. Si c’est mauvais, tant-pis, on recommence le lendemain avec de nouvelles aventures ; et si l’ensemble n’est pas concluant, peu importe, il appartenait au voyage, what goes on tour, stays on tour. Ce dernier touche bientôt à son terme, il y en aura d’autres, on essayera une autre fois… Mais Scott Bourne n’en n’est pas à son premier périple, sa prose à eu le temps de se roder sur l’asphalte ou les cailloux des chemins buissonniers. Ses voyages sont l’imprévu même. Ils s’ébauchent sur un coup de fil et commencent dans la minute qui suit. Il n’ont pas forcement de destination. Ce sont des voyages, des vrais, pas des trajets. « Nous avons dessiné des cartes impossibles à lire sans connaître le désir d’aventure qui les a fait naître. »

Scott Bourne fascine. Il incarne quelque chose de l’Amérique à qui il a pourtant fait ses adieux. Il n’a pas vraiment de chez lui car il est chez lui partout. Grand, beau, tatoué jusqu’au cou, il impressionne jusqu’au roi des gitans qui lui offre sa femme sur son propre bateau, amarré sur quelques berges de Belgrade.

« Une petite porte nue, en métal, et dont la peinture s’effrite avec la rouille. En l’ouvrant, nous entendons à nouveau le rythme de la nuit. Un petit escalier en colimaçon nous conduit en bas, dans les caveaux où les morts dansent comme des esclaves. Sans âme, sans vêtements, la chair fraîche s’enroule autour du dance pôle, sur le battement sourd du rock and roll. Le I BRANCKA BLACK ROSE. Nous nous asseyons et fixons presque morts, les peaux fines de ces femmes, et je suis un peu excité, non pas elles, mais par les ténèbres de ce donjon. La noirceur absolue, la désolation et le désespoir des rues qui nous ont menés ici, les hommes que nous sommes, ou que nous sommes devenus en pénétrant dans de telles ténèbres. Nous ne buvons qu’une bière puis disparaissons dans un autre taxi, voyageant vers nos lits qui nous conduisent au matin. »

En Scott Bourne je reconnais le style de celui qui écrit sous l’emprise de l’alcool. Je ne parle pas du style de celui qui boit en écrivant ou boit pour être inspiré, mais de celui qui boit parce qu’il vit et qui tout à coup, par hasard, alors que ce n’étais pas prévu, est frappé par l’inspiration et la nécessité de coucher sur papier son ressenti. Il y a une certaine lourdeur dans ce type de phrase, mais tellement de sensibilité qu’on ne peut qu’être touché par ces impressions à fleurs de peau. Si l’alcool enterre les uns, il fait prendre de la hauteur aux autres, leur donnant un certain recul sur l’existence. « Cela me rend triste, mais ce n’est pas ma ville, mon histoire, ce n’est pas l’endroit où je dois me lever ou me battre pour que cela change. »

L’ouvrage est bilingue, disponible en ligne ICI et en librairie chez OFR, 7L et Spacejunk.

Par Foucauld

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Last Girl On My Mind

Tuesday, June 15, 2010

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Lætitia roule, ondule et se déhanche, se cambre à l'extrême puis se tend. Se sent-elle en danger ou d'humeur défiante ? Le mâle est-il acquis ? Elle le veut à ses pieds alors, dans le doute, elle se révèle, ôte tout. Le loup hurle, ses mâchoires cherchent à mordre, à dévorer. Puisqu'il bout, tempérons-le, de dos… De grâce ! C'est bien pire, je n'y tiens plus. Je crache dans mes mains et plaque la salive contre mes cheveux comme un Pento d'illusionniste. Quelle idée de porter du gris chiné et un strict denim brut : qu'on me taille un complet violet en guise de camisole, je défaille dans ma chambre capitonnée de bleu !

Par Foucauld


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Les petits bénéfices des plaisirs sans lendemain…

Monday, June 14, 2010

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"Elaine a l'air trop coriace pour t'attirer. Tu ne la trouves pas particulièrement gentille. Seulement, tu as tout de même envie de lui montrer que tu peux t'amuser comme tout le monde. Objectivement, tu sais qu'elle est désirable. Tu te sens donc plus ou moins tenu de la désirer. Là encore, il faut suivre le mouvement. Tu ne cesses de te dire qu'avec un peu de pratique, tu finiras par trouver ton compte dans les rencontres les plus superficielles, que tu renonceras à chercher le remède miraculeux, que tu cesseras de souffrir. Tu apprendras enfin à trouver ton bonheur dans les petits bénéfices des plaisirs sans lendemain."

Jay McInerney : "Bright Lights, Big City"

Par Foucauld

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Entertain me mister, oh please entertain…

Friday, June 11, 2010

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Mr Toledano nous rappelle qu'ils s'amusent plus que nous de l'autre côté de l'Atlantique. A t-on jamais eu la chance de participer à un concours de mitrailleuses lourdes dans le Lot ? Nous non, eux oui : il leur suffit d'aller dans le Kentucky. The United State of Entertainment nous fait découvrir de grands blonds bodybuildés rejouant la Guerre de Sécession, demi-litre de Coca et compact Olympus à la main, nous offre une balade aux milieux de missiles sans âge plantés dans le désert du Nouveau Mexique, nous fait visiter un parc habité de maquettes de robot-dinosaures. Pour toutes ces choses on dit merci au monsieur et on fouille le reste de son travail.

Par Arnaud

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Chopper
Drinks
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Bushdone
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Nos airs débonnaires…

Thursday, June 10, 2010

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La pluie frustre les amateurs d’uréthane entraîné par roulements à bille. Pour compenser, je me raconte des histoires, fais ressurgir les souvenirs des précédentes soirées passées à skater la mairie du 75011. Je sens mon t-shirt trempé de sueur refroidir mon corps, alors que je m’abîme l’estomac à coups de Golden Menu. Le Bon Lombard est à mes côtés, il est comme moi, ne se pose pas de questions sur ce qu’il convient de faire à tel ou tel âge. Si ce qu’on lui propose de vivre le séduit, il le vit, sinon, il passe à autre chose. Entre deux nuggets à tremper dans la sauce barbecue, il fait glisser ses doigts sur son iPhone flambant neuf et lance une émission de télévision sur les adolescents caractériels. Le tableau est amusant : deux jeunes adultes en sneakers trouées par le grip, voûtés au-dessus d’un minuscule écran diffusant d’obscures piqûres de rappel, pas encore blasés par une technologie somme toute récente. Nous pourrions faire peur à cette heure avancée de la nuit, mais nos airs sont trop débonnaires, trop de P.A.S.S.I.O.N nous habite pour effrayer quiconque.

Quand le temps ne me permet pas d’attraper ma planche en pop shove-it tail grab, j’écris ce que je ressens, et quand le Bon Lombard est dans le même cas que moi, il dessine. Ou bien, comme ce soir, il expose ce qu’il produit, en compagnie des young guns du Collectif 1980. C’est à 19h au Paname, 14 rue de la Fontaine au Roi, à proximité de République. A toute à l’heure.

Par Foucauld

(Photo : Eve Meyer)

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Comment vivre sans fumer ?

Wednesday, June 9, 2010

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" Thérèse eut peur qu'elle ait enlevé les cigarettes, avança la main vers la table : les cigarettes n'y étaient plus. Comment vivre sans fumer ? Il fallait que ses doigts pussent sans cesse toucher cette petite chose sèche et chaude ; il fallait qu'elle pût ensuite les flairer indéfiniment et que la chambre baignât dans une brume qu'avait aspirée et rejetée sa bouche. Balionte ne remonterait que le soir ; toute une après-midi sans tabac ! Elle ferma les yeux et ses doigts jaunes faisaient encore le mouvement accoutumé autour d'une cigarette."

François Mauriac, "Thérèse Desqueyroux"

Par Foucauld

(Photo : Nina Hartmann)

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Sexy Boy, douze ans plus tard…

Monday, June 7, 2010

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J’ai déjà évoqué plusieurs fois l’importance de réaliser ses rêves de gosse, et le respect que j’ai pour ceux qui y parviennent.

Il y a différents stades à cette réalisation. Le premier est le rêve en lui-même, le second est celui de la réalisation et le troisième celui de l’envol. À cela vient s’ajouter une quatrième qui permet de boucler la boucle. C’est de celui-ci que je traiterai dans ce papier.

Vendredi soir, je me suis retrouvé à suivre une demoiselle au « Domaine Privé » d’Air, à la Cité de la Musique. Les deux Versaillais étaient accompagnés sur scène par Jarvis Cocker, co-auteur de 5:55, l’album de Charlotte Gainsbourg. Le binoclard dégingandé interprétait leurs collaborations, ses propres chansons, celles de Pulp ou tout simplement celles d’Air, ponctuant l’ensemble de danses distordues au charme certain.

Je ne m’attarderai pas sur la musique puisque j’ai horreur d’écrire sur ce thème, en revanche, un détail m’a particulièrement interpellé. Avant d’entamer le dernier titre du rappel, Jean-Benoît ou Nicolas fit une déclaration dont la substance s’apparentait à : « il y a longtemps, nous avions composé un titre, et Jarvis fut le premier à le passer à la radio en Angleterre. Ce titre c’est Sexy Boy et la suite vous la connaissez. » D’une certaine manière, c’est ainsi qu’Air remerciait, douze ans plus tard, celui qui leur a mis le pied à l’étrier pour une chevauchée internationale, au succès indéniable, dont la fin n’est pas annoncée…

Par Foucauld

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Don Juan 73

Thursday, June 3, 2010

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Je mirais dernièrement Don Juan 73, le film de Roger Vadim qui revisite le mythe du séducteur en remplaçant le bellâtre par la séduction même : Brigitte Bardot.

Vous en avez eu, sur ce blog, plusieurs aperçus photographiques, sans que je sache d’où ils provenaient. En effet, il s’agit du film réunissant les deux « B » de Serge Gainsbourg, Bardot et Birkin, dénudés dans un tableau saphique.
L’ensemble est d’ailleurs curieusement gainsbourien. Bardot joue son avant-dernier film, prend le ferry boat en compagnie du « Gainsborough » de son ancien amant, mais inverse le périple puisque c’est en direction de la Tamise et Chelsea qu’elle se dirige, et non pas de ce Paris gris bleu, comme les matins que Serge fit chanter à Françoise Hardy.
Pour finir, un amant épris vient poursuivre celle qui l’avait conquis, lui faisant payer par les flammes son addition aux victimes de la belle. Je suis sur la Conjuration, je n’ai ni règle, ni limite, j’associe les opposés au gré de mes envies… Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour-nous pauvres pécheurs… A-t-on jamais fait plus beau que l’Ave Maria de Schubert ?

Par Foucauld

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La Conjuration investit le Tigre pour une nuit

Wednesday, June 2, 2010

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Puisque nous y terminons souvent nos nuits, il était temps d’y concevoir
une soirée. A l'appel d'Adrien, directeur artistique de la turbulente et select maison de nuit rock n' roll, la Conjuration investit le Tigre demain soir, jeudi 3 juin, à
partir de 23h.

L'event Facebook est ICI. A demain…

Le Tigre se situe au 5 rue Molière, dans le Ier arrondissement. L'entrée est libre mais la maison se réserve le droit d'admission.

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Ruisselants de vertu

Monday, May 31, 2010

 
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"Beaucoup s'étonneront que j'aie pu imaginer une créature plus odieuse encore que tous mes autres héros. Saurai-je jamais rien dire des êtres ruisselants de vertu et qui ont le cœur sur la main ? Les "cœurs sur la main" n'ont pas d'histoire ; mais je connais celle des cœurs enfouis et tout mêlés à un corps de boue."

François Mauriac, introduction de Thérèse Desqueyroux.

Par Foucauld

(photo via)

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C’est mieux en vrai

Wednesday, May 26, 2010

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Tout est dans le titre.

Par Arnaud

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Kevin Spanky Long et ses fans

Friday, May 21, 2010

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Le skateboard étant une discipline qui se pratique dans la rue, il permet aux amateurs de croiser leurs idoles de manière presque hasardeuse. Malgré cela, quelle ne fut ma surprise lorsque je vis Kevin « Spanky » Long se pointer nonchalamment au vernissage des 1980 chez Voskel à huit mille bornes de chez lui.

Avec Grég de PMC, nous avons coupé court à notre discussion, sommes devenus tout rouges puis tremblants. Mon cœur se mit à battre et ma bière vint s’exploser à mes pieds, constellant mes boots de houblon. Ce qui est curieux lors de ces situations, c’est que les non skateurs ne peuvent comprendre ce que cela signifie pour nous. Pourquoi un binoclard snob et précieux comme moi se décompose à la vue d’un chevelu d’un mètre soixante que personne ne remarque ? Pourquoi un barbu en Barbour se met soudainement à couiner comme une pucelle au bal des pompiers alors qu’il discutait très sérieusement des toiles exposées ou des cours de la bourse ? Le style, mec, le style…

De quoi témoigne ce genre de réaction ? Est-ce le symptôme d’une adolescence attardée ou bien le témoignage de respect d’un adulte au gosse qu’il était il n’y a pas si longtemps ? Je penche pour la seconde. Si le Foucauld de quinze ans rencontrait un Foucauld de vingt-trois ans qui a laissé passer Spanky sans être allé le saluer, il lui casserait la gueule avec sa Zoo York Quim Cardona « Sum Young Guy », bien tenue par ses trucks Destructo. Je n’aime pas prendre de coups, j’y suis donc allé. Cela fit ma soirée.

Par Foucauld.

(Photo : Cedric Violet)

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Recherche appartement à louer

Wednesday, May 19, 2010

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Une fois n'est pas coutume, je me sers de La Conjuration pour vous demander votre aide. En effet, je suis à la recherche d'un appartement à louer à Paris, rive droite, si possible dans les arrondissements Est et Nord-Est (11e, 10e, 18e, 20e, 12e…).

J'ai besoin d'un 3 pièces (2 chambres + salon) pour un budget, charges comprises, inférieur à 1200€.

Si vous pouvez me venir en aide, merci de me contacter à l'adresse suivante : fd (at) laconjuration (dot) com

Merci d'avance.

Foucauld

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Bons baisers de Californie…

Tuesday, May 18, 2010


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Printanier, tirant vers l'estival, difficile de faire plus léger que ce "Bermuda" du duo Kisses. Si j'aimais le Perrier et le tennis, je m'en décapsulerai bien un, allongé dans l'herbe, bercé par un lointain bruit de balles et ces accords californiens, ne faisant plus d'autre geste que celui de lever mollement le bras pour chasser quelques insectes importuns…

Par Foucauld

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