What a waster

Sunday, November 20, 2011

Si l’on écrit « Pete Doherty » sur une affiche, les questions affluent. Rien de bien original, ce sont toujours les mêmes : viendra-t-il, drogue, drogue, drogue, tralalala je n’entends plus rien. Lorsque je me suis engouffré à sa suite dans le local à poubelles du Tigre, je le sentais bien. Il semblait apaisé, guitare déjà en main, élégant chapeau et quelque chose de très poli qui émanait de lui ; une manière de saluer, de s’inquiéter, petite pirouette, geste de la main en direction de son couvre chef… Dans ce dépotoir, il fuyait les backstages envahis ; il voulait jouer.
Sur scène, Adrien lui a tendu une serviette et je me suis revu six ans plus tôt, au Triptyque, grappiller le médiator de Carl Barat. Je l’avais collé au mur de ma chambre et mes amis le touchaient en entrant, comme une mezouzah rock.

There’s tears coming out from everywhere
The city’s hard, the city’s fair

Après un concert intense et de grande qualité, retour dans les backstages. La situation était très particulière. À ma gauche, un homme de main racontait ses blessures de guerre, rafales et coups de lame, à des hipsters en quête de frissons, tandis qu’à droite une dame proposait à Doherty de l’emmener à l’anniversaire de Joey Starr… Il a fini par y aller, accompagné de colosses anglais dotés de chicots en roro, plutôt du genre compagnon de geôle que baby rockers.
J’ai également fuit et fait des choses diverses : écraser les pieds d’une danseuse hip hop, porter une suissesse qui voulait quitter la soirée, ou bien me retrouver face à la boutique Roméo en flamme, aussi placide qu’un notable de province face à son âtre. Aligre la nuit, « salade, tomate, oignon à vie c’est d’plus en plus sûr… »

Par Foucauld

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Les deux ans du Tigre

Friday, November 18, 2011

Nous étions revenus à New York, faisions le bilan de l’année écoulée, racontions ce qui allait advenir, tout en gérant le jetlag avec des Sparks. Adrien me parlait de son arrivée prochaine à l’Alternative pour la transformer en club rock. Nous avions des visions similaires de la fête, des lieux que nous aimions, des sons qui nous faisaient danser. Peu de choses suffisaient : Bizarre Love Triangle de New Order, Don’t You Want Me de Human League, l’intégrale des Smiths, du velours rouge bordel, de l’alcool et, surtout, qu’on nous foute la paix !
Deux ans plus tard, le résultat est plutôt heureux. Le Tigre est le salon que nous n’avons pas, notre seul phare après la fermeture des bars. Franz Ferdinand, quatre soirées de La Conjuration, Pete Doherty en concert improvisé, les afters Passion, les triomphes de Tigre de Papier, Johnny Marr en visite, et maintenant le second anniversaire ! C’est samedi soir, avec open bar en début de soirée et plein de DJ cool ! L’event.

Par Foucauld

 

PS : info de dernière minute, Pete Doherty sera en live en début de soirée. Ouverture des portes à 20h, entrée 10€

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Le Beaujolais Passion

Wednesday, November 16, 2011

Passion fête le Beaujolais nouveau ce jeudi 17 novembre à 19h30, chez Dominique F. le bar à vin du 23 rue Danielle Casanova 75001 Paris.

L’event.

La fanpage.

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Painted Love

Tuesday, November 8, 2011

« How far would you go for love ? » a demandé Cartier à Air. C’est la question que je me suis posée en découvrant leur titre inédit sur un clip de Waverly Films, dans la cave de la Fidélité. Ma réponse était intérieure, immédiate et sans appel : « n’importe où ». J’ajoutais « tout de suite », et le champagne n’y était pour rien. De ce genre de question, on en fait des romans, ou des publicités.
La dame qui présentait nous chantait la légende du bracelet Love, dont on dit que les amoureux qui l’achètent en jettent la clé dans le caniveau, sitôt sortis de la prestigieuse boutique. Mais est-ce suffisant ? Faudrait-il l’avaler, la passer sous presse comme les parcmètres de l’agent Longtarin ? Comment être certain qu’elle ne puisse jamais resservir ? Dans le clip, un peintre court après sa muse dans les rues de New York. Elle entre dans un club, il s’y engouffre ; Lit Lounge, ou j’affabule ? Mais les boîtes de nuit ne sont jamais que des bals modernes, on y gigote en espérant trouver le rythme de l’amour fusion.

Par Foucauld

 

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Les amitiés frauduleuses

Tuesday, October 11, 2011

« Ce sont viscéralement des nostalgiques d’un monde qui n’a jamais existé, d’un panache fantasmé, d’amour exalté et d’une quête de liberté impossible. Ils ont en eux une mélancolie qui les pousse à se lancer dans les combats perdus d’avance, les batailles inutiles, les amitiés frauduleuses enfin ils ont le farouche désir de gaspiller leur vie, de consumer leur talent et qu’il explose à la face du monde avec fracas. »

J’ai dégotté ce passage dans « Qui sont les hussards ? », un article de Thomas Morales paru dans le Service Littéraire de cet été. Les combats ne sont perdus d’avance que pour ceux qui ont déjà combattu. Passion sort mercredi 19 : venez transformer mes illusions en essais, c’est à 19h chez Dominique F, un sympathique troquet du 23 rue Danielle Casanova, dans le Ier arrondissement. L’établissement a obtenu la coupe du meilleur pot et les pintes sont à 5€, ce qui permet de mal finir, sans se priver d’acheter la revue… L’event.

Par Foucauld

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Booba à Bercy

Monday, October 3, 2011

Je n’avais jamais pensé que le Duc (Booba) puisse avoir des sosies, comme le Patron (Johnny) ou le King (Elvis). Métis tatoués, bodybuildés à en faire péter le Ünkut, la casquette enfoncée et les oreilles rangées dedans, ils affluent vers Bercy. Avec mes amis blancs-cul, nous nous faufilons parmi eux, en agrippant le goulot de notre bouteille de Jack’.
Je serais bien incapable de vous retracer une quelconque setlist, même s’il va de soi que j’ai hurlé toutes les paroles, à en défaillir dès la première chanson. Booba dédie le concert à Brams et pose un big up pour DJ Medhi sur Ouai Gros du 113. Le public a le sang chaud. Une fois le Ü enlevé, des cartes d’Afrique ou des pleins et déliés latinos s’échappent des débardeurs. La jeunesse est tatouée à en faire chialer les mères. Qu’importe, elle est ici triomphante et connaît mieux les paroles de Jimmy deux fois que celles de La Lettre.
« J’préfère avoir un ennemi que la moitié d’un poteau ». Mon crew est bien entier et tout le monde chante. Je reçois même quelques plaintes des filles derrière, comme pour Johnny. Le Duc sera t-il l’idole des jeunes pendant cinquante ans ?
Le concert nous laisse hagards, vidés, perdus. Et dire qu’il faut enchaîner avec le Tigre… Je rentre le lion sénégalais dans sa cage et enfile une chemise, bien qu’il en faille davantage pour me domestiquer. Il n’y a pas de contradictions qui tiennent ; d’ailleurs, DJ Medhi avait collé des guitares dans Couleur ébène

Par Foucauld

(Photo : Vincent Capman pour Paris Match)

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Bourbier

Friday, September 30, 2011

Je suis pétri de sentiments divers. Plusieurs fois, j’ai voulu poster un extrait de La belle vie de Jay McInerney, avant de me raviser. Trop sentimental. Je suis donc parti au cinéma découvrir Un été brûlant, où Bellucci me donnait envie de charger sabre au clair, en chantant l’Ave Maria.
Puis, à la soirée de lancement du numéro hybride d’Irène Erotic Fanzine, l’un des messieurs de Redingote a dit quelque chose très juste : qu’il est agréable de se retrouver dans une soirée où les gens sont intéressants ! À dîner ou en beuverie, ces demoiselles polissonnes savent composer un bouquet d’invités. Je rentrais chez moi fort saoul, mais content. Et là, ce matin, une saloperie de rengaine dans mon transistor. Daniel Darc s’accaparant Céline – « La seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C’est moi le printemps. » – cassant ce merveilleux extrait pour en faire une sous-fredaine. Mais l’a t-il lu ?
Tant-pis, je vous refourgue tout de même l’extrait de McInerney : « Et, même dans le bourbier de sa tristesse, il parvint à s’inventer des scénarios plus joyeux, dans lesquels son renoncement vertueux se voyait récompensé à la fin. »

Par Foucauld

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La Conjuration fête ses trois ans au Tigre

Monday, September 26, 2011

J’avais vingt-cinq ans et je venais d’avaler une choucroute avec mon père, comme il le fit un quart de siècle auparavant, en sortant de la maternité où il venait de faire ma connaissance.
Je descendais le boulevard de Starsbourg, sur son vélo, et je me disais que la vie était merveilleuse, que je ne voyais pas pourquoi en changer, qu’il fallait en témoigner.
En attendant PASSION, La Conjuration sert de prétexte. Pof ! Trois ans au Tigre, ce samedi, pendant la fashion week. Venez nombreux, ça risque de dépoter ! (event)

LE TIGRE
5 rue Molière, Palais Royal, Paris Ier

Par Foucauld

(Photo : Jonathan Waiter)

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La soirée des autres…

Monday, September 12, 2011

5-ana_lee-American Vogue October 15th 1966- Verushka by Richard Avedon_905

Dimanche, 7h28, retour de tournage nocturne, je m’arrête sur le Pont Neuf sans avoir vu le rouge des feux de la rue de Rennes. Près de la statue équestre d’Henri IV, un homme sans âge, les mains dans les poches d’une parka à la Houellebecq. Il ne fait aucun mouvement. Je ne sais s’il contemple la Rive Gauche ou s’il reste bloqué sur une bouteille vide de Merlot « Petites Récoltes » et une Heineken de 25cl, vestiges de la soirée des autres.
De l’autre côté, d’insolents balcons protégent des fenêtres bardées de rideaux bouffants. Une lumière artificielle et dorée passe à travers les ouvertures de ces lourdes étoffes. After chic ou breakfast privilégié ? « Paris est minéral, c’est là sa beauté » disait un jour un architecte à mon frère. Que faire ? La louer en prolongeant ma nuit blanche avec le jus noir d’un zinc ou d’un palace ? J’opte finalement pour une sieste avant une séance de photo. À dix heure, j’aurais un gâteau à acheter… La Conjuration a presque trois ans et prend part à un beau projet dont vous saurez bientôt davantage !

Par Foucauld

(Photo : Verushka par Richard Avedon)

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Civil War

Thursday, September 8, 2011

MaxSnow25

La gueule de bois s’apparente aux guerres civiles. Le mal n’est dû qu’à vous-même. L’œuf est pourri. Que faire ? Écouter les Guns et continuer à vivre tant bien que mal. Ou shooter la colombe, remettre ça.

Par Foucauld

(Photo : Max Snow)

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