Booba à Bercy

Monday, October 3, 2011

Je n’avais jamais pensé que le Duc (Booba) puisse avoir des sosies, comme le Patron (Johnny) ou le King (Elvis). Métis tatoués, bodybuildés à en faire péter le Ünkut, la casquette enfoncée et les oreilles rangées dedans, ils affluent vers Bercy. Avec mes amis blancs-cul, nous nous faufilons parmi eux, en agrippant le goulot de notre bouteille de Jack’.
Je serais bien incapable de vous retracer une quelconque setlist, même s’il va de soi que j’ai hurlé toutes les paroles, à en défaillir dès la première chanson. Booba dédie le concert à Brams et pose un big up pour DJ Medhi sur Ouai Gros du 113. Le public a le sang chaud. Une fois le Ü enlevé, des cartes d’Afrique ou des pleins et déliés latinos s’échappent des débardeurs. La jeunesse est tatouée à en faire chialer les mères. Qu’importe, elle est ici triomphante et connaît mieux les paroles de Jimmy deux fois que celles de La Lettre.
« J’préfère avoir un ennemi que la moitié d’un poteau ». Mon crew est bien entier et tout le monde chante. Je reçois même quelques plaintes des filles derrière, comme pour Johnny. Le Duc sera t-il l’idole des jeunes pendant cinquante ans ?
Le concert nous laisse hagards, vidés, perdus. Et dire qu’il faut enchaîner avec le Tigre… Je rentre le lion sénégalais dans sa cage et enfile une chemise, bien qu’il en faille davantage pour me domestiquer. Il n’y a pas de contradictions qui tiennent ; d’ailleurs, DJ Medhi avait collé des guitares dans Couleur ébène

Par Foucauld

(Photo : Vincent Capman pour Paris Match)

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