Pas mal, pas mal du tout…

Friday, October 21, 2011

Avec l’automne revenaient plus que le froid, le vent et la pluie : les gens malades. Il allait falloir éviter les germes, se retenir de respirer après leurs quintes de toux, leurs éternuements. Baisser le nez, ou mieux, le plonger dans son écharpe. Le relever pour regarder les filles ? Dangereux dilemme.

Par Foucauld

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Dormir, une chance de rêve…

Saturday, October 8, 2011

Il y a deux machins que j’écoute continuellement ces temps-ci. J’espère que vous avez Spotify, sinon c’est râpé.
La première est Ecce Homo Et Caetera de Serge Gainsbourg. Il s’agit de la musique de son Ecce Homo sur laquelle ont été posées les paroles d’une chanson inédite, intitulée « Dormir Une Chance De Rêve ».
La seconde est Doucy de Queen Nadège, un machin découvert en auto, sur l’album bonus du dernier Alpha Blondy. Allez, comme dirait Booba, « Fais péter l’son dans la gov’, rends-moi hommage ! »

Par Foucauld

(Photo : Neil Leifer)

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Booba à Bercy

Monday, October 3, 2011

Je n’avais jamais pensé que le Duc (Booba) puisse avoir des sosies, comme le Patron (Johnny) ou le King (Elvis). Métis tatoués, bodybuildés à en faire péter le Ünkut, la casquette enfoncée et les oreilles rangées dedans, ils affluent vers Bercy. Avec mes amis blancs-cul, nous nous faufilons parmi eux, en agrippant le goulot de notre bouteille de Jack’.
Je serais bien incapable de vous retracer une quelconque setlist, même s’il va de soi que j’ai hurlé toutes les paroles, à en défaillir dès la première chanson. Booba dédie le concert à Brams et pose un big up pour DJ Medhi sur Ouai Gros du 113. Le public a le sang chaud. Une fois le Ü enlevé, des cartes d’Afrique ou des pleins et déliés latinos s’échappent des débardeurs. La jeunesse est tatouée à en faire chialer les mères. Qu’importe, elle est ici triomphante et connaît mieux les paroles de Jimmy deux fois que celles de La Lettre.
« J’préfère avoir un ennemi que la moitié d’un poteau ». Mon crew est bien entier et tout le monde chante. Je reçois même quelques plaintes des filles derrière, comme pour Johnny. Le Duc sera t-il l’idole des jeunes pendant cinquante ans ?
Le concert nous laisse hagards, vidés, perdus. Et dire qu’il faut enchaîner avec le Tigre… Je rentre le lion sénégalais dans sa cage et enfile une chemise, bien qu’il en faille davantage pour me domestiquer. Il n’y a pas de contradictions qui tiennent ; d’ailleurs, DJ Medhi avait collé des guitares dans Couleur ébène

Par Foucauld

(Photo : Vincent Capman pour Paris Match)

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Bourbier

Friday, September 30, 2011

Je suis pétri de sentiments divers. Plusieurs fois, j’ai voulu poster un extrait de La belle vie de Jay McInerney, avant de me raviser. Trop sentimental. Je suis donc parti au cinéma découvrir Un été brûlant, où Bellucci me donnait envie de charger sabre au clair, en chantant l’Ave Maria.
Puis, à la soirée de lancement du numéro hybride d’Irène Erotic Fanzine, l’un des messieurs de Redingote a dit quelque chose très juste : qu’il est agréable de se retrouver dans une soirée où les gens sont intéressants ! À dîner ou en beuverie, ces demoiselles polissonnes savent composer un bouquet d’invités. Je rentrais chez moi fort saoul, mais content. Et là, ce matin, une saloperie de rengaine dans mon transistor. Daniel Darc s’accaparant Céline – « La seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C’est moi le printemps. » – cassant ce merveilleux extrait pour en faire une sous-fredaine. Mais l’a t-il lu ?
Tant-pis, je vous refourgue tout de même l’extrait de McInerney : « Et, même dans le bourbier de sa tristesse, il parvint à s’inventer des scénarios plus joyeux, dans lesquels son renoncement vertueux se voyait récompensé à la fin. »

Par Foucauld

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Civil War

Thursday, September 8, 2011

MaxSnow25

La gueule de bois s’apparente aux guerres civiles. Le mal n’est dû qu’à vous-même. L’œuf est pourri. Que faire ? Écouter les Guns et continuer à vivre tant bien que mal. Ou shooter la colombe, remettre ça.

Par Foucauld

(Photo : Max Snow)

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La fausse alerte permanente…

Wednesday, September 7, 2011

Maryellenmark

« Il n'y a qu'une chose dans les arts qu'on puisse comparer aux produits culinaires : ce sont les produits du journalisme ; et encore un ragoût peut se réchauffer, une terrine de foie gras peut exister un mois entier, un jambon peut revoir autour de lui ses admirateurs, mais un article de journal n'a pas de lendemain ; on n'en est pas à la fin qu'on a oublié le commencement, et, quand on l'a parcouru, on le jette sur son bureau, comme on jette sa serviette sur la table quand on a dîné. Ainsi, je ne comprends pas comment l'homme qui a une valeur littéraire consent à perdre son talent dans les obscurs travaux du journalisme ; comment lui, qui peut écrire sur du parchemin, se résout à griffonner sur le papier brouillard d'un journal ; certes, ce ne doit pas être pour lui un petit crève-cœur quand il voit les feuillets où il a mis sa pensée tomber sans bruit avec ces mille feuilles que l'arbre immense de la presse secoue chaque jour de ses branches.»

Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, (et un titre de Nietzsche)

Par Foucauld

(Photo : Mary Ellen Mark)

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Le vice, c’est la santé…

Wednesday, August 10, 2011

Charlotte+Rampling

« A force de côtoyer les illuminés du gardon, je m’y suis mis, à la « canne roubaisienne en roseau laqué noir, 72,20 F » dès que j’ai compris qu’il nous fallait à tous, pour vivre, un vice, sous peine de mort. Le vice, c’est la santé. C’est l’eau des plantes, le vin de pas mal, les femmes de beaucoup, l’éther de quelques-uns, la politique d’autres encore. Moi, c’est la pêche. Je suis gâté. »

René Fallet : Paris au mois d'août

Par Foucauld

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Le Jamais Content

Friday, July 29, 2011

Conjuration_Cafe_Smiley

Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs… j’ignore si le hasard d’une averse m’a conduit à celui de la chanson, mais dans tous les cas, quelques coups de pinceau et seaux d’eau de Javel semblent être passés par là.
Pas de « filles de nuit qui attendent le jour », ni « d’ivrognes qui s’épanchent au bar » Quelques petites vieilles font comme moi, elles patientent jusqu’à la fin de l’ondée. Je n’ai pas « l’ombre d’une vie passée, d’une femme, de décombres » à oublier, mais j’ai la curieuse impression d’être de retour au lycée : un café allongé et le coude sur le zinc, bien appuyé pour gribouiller sur un cahier à spirale. Je faisais mes devoirs, il n’y a pas si longtemps ; quelle différence avec un métier ? La buraliste asiatique vend du tabac à chiquer et son pendant masculin me réclame un euro vingt pour du jus de chaussettes que je n’ai pas encore touché. Dans la mousse châtain, trois trous s’élargissent et se meuvent comme des nuages. Leur agencement forme un smiley. Je ne me sens pas très viril à le prendre ainsi en photo, mais tant pis.
La pluie s’estompe et je prends le risque de sauter entre les flaques. Il me faut trouver un cadeau pour un grand garçon de quatre ans.
Dans les Histoires du Père Castor, je tombe sur « Le Jamais Content » et l’achète, autant pour lui que pour moi. Il s’agit d’un poussin qui vient continuellement réclamer à Dame Nature ce qu’il ne possède pas : pattes palmées, bec de canard, poils de loutre, etc… Lassée par les jérémiades d’un beau poulet devenu immonde hybride, elle le condamne à fuir, à se cacher dans le terrier qu’il se creusera… Rejeté par ses anciens pairs, il s’ennuie et retourne timidement voir Dame Nature qui devance son dernier vœu en lui présentant Toujours Contente… Ainsi sont peut-être nés les ornithorynques, que l’on n’entend jamais se plaindre…

Par Foucauld

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Ils perdent leur temps, c’est le principal !

Friday, July 29, 2011

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Je ne résiste pas au plaisir d'en remettre une couche ; et puis Céline le dit lui même page 44 : « la conjuration bat son plein ! »

    – « Ah, Monsieur le Professeur Y, je veux bien vous respecter et tout… mais je vous le déclare : je suis hostile !… j’ai pas d’idées moi ! aucune ! et je trouve rien de plus vulgaire, de plus commun, de plus dégoûtant que les idées ! les bibliothèques en sont pleines ! et les terrasses des cafés !… tous les impuissants regorgent d’idées !… et les philosophes !… c’est leur industrie les idées !… ils esbroufent la jeunesse avec ! ils la maquereautent !… la jeunesse est prête vous le savez à avaler n’importe quoi… à trouver tout : formidââââble ! s’ils l’ont commode donc les maquereaux ! le temps passionné de la jeunesse passe à bander et à se gargariser d’ « idéass » !… de philosophies, pour mieux dire !… oui, de philosophies, Monsieur !… la jeunesse aime l’imposture comme les jeunes chiens aiment les bouts de bois, soi-disant os, qu’on leur balance, qu’ils courent après ! ils se précipitent, ils aboyent, ils perdent leur temps, c’est le principal !… (…) »

Louis-Ferdinand Céline : "Entretiens avec le Professeur Y"

Par Foucauld

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Ni écoutable, ni regardable !

Thursday, July 28, 2011

James-dean

    « Tu t'es pas vu, Ferdinand ? t'es devenu fou ? pourquoi pas télévisionner ? avec ta poire ? avec ta voix ? tu t'es jamais entendu ?… tu t'es pas regardé dans la glace ? ta dégaine ? »
    Je me regarde pas souvent dans la glace, c’est exact, et le peu que je me suis regardé, à travers les ans, je me suis toujours trouvé de plus en plus laid… c’était d’ailleurs l’avis de mon père… il me trouvait hideux… il me conseillait de porter la barbe…
    « Mais c’est du soin, la barbe, mon fils ! et t’es cochon ! tu pueras !… »
    Concluait mon père… quant à ma voix, je la connais… pour crier « au feu » ! elle porte !… mais je vais pas lui demander du charme… en somme : ni écoutable, ni regardable !…

Louis-Ferdinand Céline : "Entretiens avec le Professeur Y"

Par Foucauld

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