Se faire piquer des conneries par ses potes, à l’aide d’une aiguille et de l’encre d’un bic peut avoir du charme, mais les regrets arrivent souvent aussi vite qu’un sixpack de Budweiser dans la vessie. La solution peut être d’imiter Theresa Martinson et Thomas Brodahl qui, tous les jours, se dessinent une pensée sur le poignet. Paroles de chansons, citations et dessins naïfs s’encrent sur la peau et dans l’esprit. Un moyen mémo technique de qualité découvert ici.
Par Foucauld
PS : pour les partisans d’immuable, Benjamin Cho vous enseigne comment piquer vos potes Et si le tatouage est raté, au moins vous aurez tous le même sida !
Dès 2006, Emerica lançait son « Wild Ride » et faisait enfourcher de grosses bécanes à sa clique de pro-skateurs pour promouvoir leur collection de souliers, de park en park, à travers les États-Unis. Nous connaissions également le légendaire Max Schaaf et son atelier de custom' 4Q Conditioning. Plus tard, ce furent Leo Romero et Heath Kirchart qui conduisaient à une vitesse légale le nouveau Sportster de Harley Davidson, buvant des canettes sans marques et jouant au billard avec des mannequins aux cerveaux absents. Récemment, il y eut le Doin’ it Baja, trip mexicain diffusé sur Vice.tv, et je dois oublier bien des cas similaires.
Ce lien entre bécane et planche à roulettes ne pouvait indéfiniment rester inconnu du New York Times. L’invasion des tatouages, barbes, cheveux longs et jeans étriqués chez les skateurs a bien évidemment aidé ce rapprochement, mais pas seulement. On retrouve chez les deux parties une même obsession de la liberté, une imagerie forte, et surtout ce goût du minimalisme : rien que ma planche/moto et le monde s’ouvre à moi. Un article très intéressant, donc, et des liens qui valent le coup d’être mirés.
La pellicule regagne du terrain, une armée de jeunes photographes redécouvrent que l'arbitrage avantages / inconvénients de la Tri-X 400 peut s'avérer positif. Plus rares sont ceux qui décident de s'enfermer jours et nuits dans leur chambre noire pour écrire leurs nouvelles recettes, composant avec traitements croisés, urines dans le fixateur et crachats sur négatifs. Ellen Rogers appartient à cette race d'alchimistes et compte les plus grands parmi ses clients. Cela lui offre le luxe de l'arrogance mais l'esthétique systématique de son travail pourrait un jour se retourner contre elle : remettre au goût du jour des procédés anciens peut aussi faire office de cache-misère. Nous verrons bien, comme disait le gros Lino : " l'important c'est pas la performance mais la durée". Mais mine de rien, la perf' casse les reins.
Il aura fallu un trimestre à Li Xiaofeng pour réaliser le polo Lacoste le plus incroyable, et bien évidemment le plus cher, jamais produit : 100% porcelaine.
Entre mes doigts meurent les vestiges d'un gros El Credito dont la fumée vient s'ajouter au filtre de mes verres teintés. A mes pieds, la presse est éparse, abandonnée. Je lui ai préféré la rêverie, pour mieux laisser une petite musique s'installer dans ma tête.
Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
Qui bat cœur à corps perdu.
C'est bien de celle-ci qu'il s'agit, de celle des débuts, nous n'en sommes pas encore aux "caresses buccales et manuelles"…
Jules est parti aux Amériques et je joue au puits de science en lui transmettant mes bons plans. Cherchant les liens qui firent mes étés new-yorkais, je tombe sur la vidéo de Sognar sur le blog de Saturday, surf shop branché de Crosby St. Un Love Supreme contemporain bercé par le sublime "Eyes Without a Face" de Billy Idol.
J’ai évoqué avec Spanky la chance qu’ont les skateurs de pouvoir croiser leurs idoles au coin de la rue. Voici pour la vraie vie. Dans l’autre, la virtuelle, c’est la même histoire, sauf que les distances se réduisent en un clic.
Vous êtes fanatique de football ou de tennis ? Imaginez que vous puissiez suivre chaque jour l’envers du décor des vies de vos favoris : Nadal buvant des bières, Evra choppant sa voisine de palier, Cissé passant chez le tatoueur du coin de la rue ou Federer tétant un blunt en découvrant son nouveau pro-modèle de Nike. Cool, non ? Et bien ceci est la réalité de notre monde d’érable et d’uréthane. D’Epicly Later’d à Shake Junt, de Now I Remember à Crailtap, chaque jour nous apporte les menus potins de nos idoles à roulettes. Le décalage horaire nous montre leurs nuits avec notre premier café.
Les skateurs étant des gens souvent très lookés, voire stylés, ils font le bonheur des minettes de la mode ou de ceux qui préfèrent se dissimuler derrière l’objectif. Je suis ainsi tombé sur le blog de Pia Arrobio, qui copine avec mes favoris. Kevin « Spanky » Long, Lizard King ou Braydon Szafranski sortent du papier glacé et des vidéos sponsorisées pour courir les rues, se nourrir de tacos, tomber ivres morts dans le caniveau, vomir dans un taxi et se faire frotter le dos dans la baignoire d’un motel par quelques
hooters girls. Ce bonheur argentique scanné atteint son comble lorsque je tombe sur un polaroïd de mon rooftop new yorkais et que je me rends compte que la photographe et moi avons des connaissances communes. Long live internet, tant qu’il prolongera la vraie vie !
Je mirais hier soir Madame Claude, le film sur la célèbre mère maquerelle qui chaperonnait les plus belles femmes à l'intention des grands de ce monde. Le tableau d'une époque où les playboys s'habillaient chez Renoma et, cintré des rayures de la maison, Gainsbourg faisait couiner sa Jane au générique.
Une nuit un peu trop rouge, un réveil compliqué, une course terrible, une chanson salvatrice, de celle qui font marcher vite.
Ensuite, en vrac : les nus de McGinley (pléonasme) pour ceux qui n'auraient pas vu les derniers :
Et la réponse de Dylan à : "qu'est ce que tu veux mettre sur La conjuration" ? : I Thought I Was Alone, collage foutraque de différents photographes, certains inspirés, d'autres non.
Nous ne sommes pas au mois de Novembre mais ce n'est pas grave, je tiendrai bon. Malgré l'ascension du thermostat, je conserve mes boots et confis petit à petit dans mon denim. Je grimpe les escaliers et vais sur la terrasse. Je rêve d'immensités où pourraient s'exprimer les raisins de la colère dans un petit solo, mais il n'y a que Paris qui s'étend péniblement jusque Montmartre. Si seulement je pouvais avoir autant de classe que Slash lorsqu'il quitte l'église à 3min42…
Pour les âmes en peine coincées entre le bureau et la chaise, filez vers Electronic Beats. La radio de la maison offre gratuitement des sessions inédites de, en vrac : Anja Schneider, Caribou, Munk, Booka Shade, Ellen Allien, Fever Ray, Headman Kiki, Pantha du Prince, Oliver Koletzki, Simian, Siriusmo ou encore Stimming. Un peu comme si tous vos meilleur(e)s ami(e)s venaient danser dans votre open space monochrome pendant vos journées de labeur.
note : J'écoute actuellement la performance de Caribou et je ne peux que vous la conseiller.
Fin d'après-midi, le soleil daigne se montrer à travers les nuages, donnant l'illusion d'un mois de juin conforme à ce qu'on attend de lui. L’automobile passe sous quelques bretelles routières moches à souhait. L’époque n’est plus aux affiches 3615 ULA, mais leur souvenir aguicheur reste dans nos mémoires. Le curb que nous transportons de spot en spot sur la plage arrière me meurtrit l’épaule. Pour gagner un peu d’espace vital, j’ouvre la fenêtre et y passe le bras. L’autoradio diffuse ces accords de piano que mes doigts impriment sur la carrosserie.
Because The Night belongs to lovers Because The Night belongs to lust Because The Night belongs to lovers Because The Night belongs to us
Viens marcher sur l'eau : le duo d'architectes Roldan & Bergengues offre un nouveau visage à la Trinitaris Church de Vic, que la guerre civile marqua lourdement. Les deux ont du rester discrets, garder la mesure du lieu où ils expérimentaient. En résulte une œuvre sous contraintes, où seuls les détails trahissent la modernité de la retouche. Modifié par de fines couches de fer, le sol nous renvoie l'image de nos pas et la lumière surgit de notre entrejambe. Brillant.