Un chien qui n’en démord pas

Wednesday, October 31, 2012

Je rentrais de la boxe, le vent mordait mes chevilles dénudées, la pression de mon index et de mon majeur sur la gâchette du frein arrière lançait le muscle meurtri de mon avant-bras. Après une douche, je m’emmitouflais dans mon chandail favori, passant outre les trous de mites et le coude grossièrement rapiécé. Bashung passait pour une caravane et les fichiers du troisième numéro de Passion arrivaient. Le louveteau des steppes sommeillait, tapis dans mon cœur. Il leva le museau pour l’enfouir aussitôt contre son ventre. Une sieste confortable, avant de descendre au bistrot d’en bas pour un coup de Côtes du Rhône.

Par Foucauld

« Tu avais en toi une vision de l’existence, une foi, une exigence. Tu étais prêt à t’engager, à souffrir, à faire des sacrifices. Mais petit à petit, tu as remarqué que le monde n’exigeait de ta part aucun engagement, aucun sacrifice, aucune attitude de ce genre. Tu l’as compris : l’existence n’est pas une épopée avec des héros et autres grands personnages ; elle ressemble au contraire à un joli petit salon bourgeois où l’on se satisfait pleinement de manger et de boire, de déguster le café en tricotant des chaussettes, de jouer au tarot en écoutant la radio. Quand à celui qui est animé de désirs, qui porte en lui autre chose, la grandeur héroïque et le sublime, le culte des grands poètes ou celui des saints, c’est un fou et un Don Quichotte. »

Hermann Hesse, Le Loup des steppes

 

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