Ralph, lui, il y va

Sunday, January 4, 2009

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Mon père aime les tableaux abstraits, ces grands aplats de peinture qu'il fait pendouiller dans la maison familiale. Pas moi. En tout cas, je leurs préfère l'Hyper-réalisme de Ralph Goings. Depuis les années soixante, le californien peint ses natures-mortes avec une précision troublante.
Au lieu de nous ennuyer avec un trait blanc tracé sur un fond marron, certains ferait mieux de se pencher sur ces tartes au citron. Là au moins on sent quelque chose. Au sens littéral. A bien regarder ces toiles on devine presque les steaks qui grillent en cuisine. On entend le cliquetis des cafetières trimballées par ces serveuses sans âges; la petite jeune est à la caisse, elle y évite les mains aux fesses. La lumière joue avec le chrome des salières. Le ketchup vit dans son pot. Il s'écoule, paisible, puis s'échappe, secoué vers le bun encore tiède. De la table de derrière nous parvient l'absurde flot de mots de ce vieil homme, trop soul pour son café. Plus fort que Hopper, Ralph Goings, l'homme qui anoblissait les salières et donnait vie à la sauce piquante.

Par Arnaud

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shino on 01/05/09

J’adore! Belle trouvaille.

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