Pédalo

Tuesday, July 19, 2011

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Lille, sortie de TGV. Le temps de faire le plein de sucre rapide et voilà qu’il commence à pleuvoir, pour ne jamais s’arrêter.
La métropole s’éloigne, à grand renfort de pédales. Cassel approche. Moitié du périple. Les roues fuselées glissent entre les pavés gras de la terrible montée. Arrêt au faîte. Déjeuner humide dans un resto de la Grand Place. La tarte au pavé de Cassel n’y fait rien, les tripes flamandes non plus. Crème à la chicorée, café allongé, je retarde l’échéance en lisant un article sur la chasse au rat musqué dans la Voix du Nord. L’heure tourne, mais il n’y a plus de saison. Descente et coup de barre.
Sur la route, avancer coûte que coûte, se raccrocher à des noms de patelins vaguement familiers, devenus aussi importants que des capitales.
Dans leurs mitaines-éponges, les mains ne changent plus de position sur le guidon. Voûté par le vent, crispé par la pluie, il faut baisser la tête, parfois regarder ses jambes pour s’assurer qu’on est vivant. Le cœur n’est plus, ce sont elles qui assurent la cadence, les battements de « l’instrument le plus naturel qui ait été consenti à l’homme pour prolonger l’efficacité de son geste ». Les départementales deviennent cours d’eau, les bicyclettes pédalos. Écoeuré par le sucre, il faut pourtant continuer à pomper pour tenir le coup. Encore un village, encore un canal à longer, des ornières à éviter. Augmenter la cadence pour passer devant, motiver les troupes en pignon fixe, qui luttent contre soixante kilomètres/heure de rafale dans leur Aerospoke. Et puis arriver…

Par Foucauld

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