Ma dernière séance…

Thursday, April 28, 2011

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Eddy Mitchell est une bonne âme. Il a endossé son plus beau costume, chaussé ses boots de lézard et rendu visite aux grabataires du Palais des Sports, maison de retraite du XVe arrondissement. Tigre de Papier et votre serviteur étaient dans les parages. Compte-rendu des opérations.

Sur le ticket, le concert est annoncé à 20h. Entrés dans la salle à 20h15, nous manquons l’arrivée des musiciens, empressés de poser séant sur leurs tabourets. Je n’avais encore jamais vu de concert si ponctuel…

Placé par une ouvreuse qui me réclame piécette, je sens que je dois me faire aussi discret qu’au théâtre. Le bide reposant sur ses genoux, le public est si sage que lorsque Tigre de Papier et moi tapons dans nos mains pour accueillir le Schmoll, nous avons l’impression d’être indésirables.

« Nous allons retourner dans le passé, visiter le présent, mais pour cela, il faut d’abord retrouver nos racines. » déclare le rocker en guise d’introduction. Personne ne moufte, de peur de faire tomber son dentier. Tubes d’hier et d’aujourd’hui s’enchaînent sagement, rythmés par les mouvements de hanches et les balancés de micro du chanteur. J’attends « Alice ». Malheureusement, ce chef d’œuvre conçu pour être beuglé à genoux est relégué dans un medley. Qu’il est dur de rester assis.

Le plus contraignant est d'être entouré de gens sevrés et de n'avoir rien boire. Pourtant, nous entendons des chansons qui ne parlent que de 102 et de Bloody Mary au Lutetia, de dose de whisky et de virées de bar en bar… Du coup, je baille et divague. Eddy évoque la difficulté d’écrire une chanson d’amour, singeant la rencontre d’Adam et Eve. Je pense aux malheureuses victimes de « Je t’aime sur Internet » tout en enviant leur spontanéité. Je prends des notes, griffonnant à l’aveugle dans mon carnet. Puis une dame se lève et traverse les rangées de fauteuils, jusqu’à venir se poster devant la scène. J’imagine que c’était convenu, comme les acteurs cachés dans le public lors des spectacles de Robert Hossein, mais je la suis.

Aux premières loges, je finis par me dire que le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Eddy, c’est de continuer à chanter ses chansons, si possible collé à une fille en robe fleurie, les jambes entrelacées. Qui sait, peut-être que cela donnera des envies de boogie woogie plutôt que de prières du soir…

Par Foucauld

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