“Le don inné”

Thursday, September 25, 2008

Lnp17

Les us et coutumes du blog voudraient que l’on couche sur nos lits immatriculés « .com » uniquement des produits et informations fraîchement cueillies. C’est le cas de "Aux innocents la bouche pleine", le dernier livre du chroniqueur gastronomique François Simon. Tous les blogs en on fait l’écho depuis sa sortie au début de l’été. Un voyage aux Amériques m’a empêché de suivre la marche. Le coup de feu de mon retour également. Ce n’est qu’hier soir que j’ai pu avoir l’ouvrage entre les mains. Pas besoin de faire l’éloge de l’auteur (que je vénère) ni de décrire le contenu du bouquin. Je relèverai cependant le savoureux chapitre 4 (il y’en a 34, en ordre décroissant) où François Simon entend incognito une pro de la cuisine lui tailler un slip face à une néophyte du métier qui jusque là l’admirait. Au lieu de se défendre, il se contente d’écouter discrètement et se voit récompensé lorsque la dénigreuse se met à raconter sa vie privée. Le chapitre se clos par un « Doux Jésus » plus évocateur que n’importe quelle description. Du délire ! Dans un autre chapitre, on apprend que François Simon a habité pendant 20 ans le XIème arrondissement (serait-ce prémonitoire pour votre serviteur ?) dont il décrit la rue Paul Bert. Je suis allé vérifier ce matin les cartes de ses restaurants fétiches (le Bistrot Paul Bert étant son resto de prédilection à Paris) en prévision des jours meilleurs. Salivant d’avance, je me remémorais ce passage de « Béru et ces dames » de San Antonio :

« C’est dans la simplicité des mets que tu reconnais les grands cuistots, San-A. N’importe quel tordu peut t’exécuter un homard Thermidor ou un poulet au curry. S’agit d’avoir un bouquin et de suivre les indications. Mais des plats comme la potée, le pot-au-feu ou le petit-salé aux lentilles, pour les réussir façon sublime, faut avoir le don inné. En somme, poursuit-il, en cuisine c’est comme en amour. Le vibro-masseur, le doigt de caoutchouc, ça impressionne, mais toute une chacune peut te l’appliquer alors qu’une solide partie de jambons c’est l’apanade de la gonzesse douée. Là, pas de tricherie, faut casquer comptant. »

Par Foucauld

Le blog de François Simon
Sa vidéo du Paul Bert
(Photos : Last Nights Party )

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