Dry Martini

Tuesday, May 21, 2013

AA_LeaSeydoux

Les appareils photo de téléphone ne permettaient pas de rendre l’atmosphère créée par les bougies. Un jazz idéal berçait les esprits que six mesures de gin et une de Noilly Prat avaient mis en bonnes dispositions. Nous étions un tableau de Georges de la Tour au sujet étonnant. L’une avait trempé le coin d’une serviette dans sa vodka martini et tapotait un illusoire bouton d’acné qui ne fleurissait pas encore sur le menton de l’autre. Elles avaient dans l’œil la touchante naïveté des petites filles. L’établissement fermait plus tôt que prévu. Sous la pluie, les milanaises laçaient leurs fines chevilles de bottines prolétaires qui leur donnaient un air inquiet et résigné ; celui de ceux qu’on pousse à l’exil malgré eux.

Par Foucauld

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