Donner le ton

Wednesday, May 30, 2012

Le week-end avait été ensoleillé et chacun partageait ses rougeurs à grand renfort d’Hipstamatic. Ah ça, on savait que les barbecues étaient de sortie, que les parcs étaient pleins et que l’astre diurne avait pointé le bout de son nez dans l’immensité des villes ! Puis, le lendemain, il avait fallu retourner à la mine.
Dans une ruelle semi-piétonne où les utilitaires disputent aux camions de poubelle le don de vous immobiliser, j’étais précédé par un coupé Mercedes flambant neuf. Une série de dos d’âne l’astreignait à retenir son allure et je pouvais apprécier divers reflets sur sa carrosserie d’un gris bleuté. Dans une position ridicule qui rappelait celle des copines de Ruff Ryders à l’arrière des engins de leurs mâles, je retenais mon frein au câble cassé pour l’empêcher de sautiller bruyamment. Une autre automobile vint se coller derrière moi dans un ronflement de basses. Je reconnu Double Poney et dans un enchaînement si parfait qu’il tenait de la chance où du miracle, nous débouchâmes rue Saint Denis à l’instant où Booba rappait « On cruise à vingt à l’heure comme dans les rues de Crenshaw… ». Le ton était donné et la journée pouvait se dérouler à la manière d’une intro de Doppelgangaz.

Par Foucauld

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