Café Burq

Friday, November 7, 2008

Amystein_halloween_4

(Photo : Amy Stein)

Jeudi soir : changement de ghetto ! Sous prétexte d’un rendez-vous, je quitte le XIe pour Pigalle puis grimpe les ruelles qui mènent jusqu’au Café Burq. Mes interlocuteurs sont déjà là et se remettent d’un passage express à Bruxelles avec quelques mojitos. Je les imite car on les dit très bons puis nous passons à table. L’instant et crucial. Je m’apprête à tester la motivation secrète de ma venue : le camembert rôti au miel. Salivant à outrance, je tripotte nerveusement mes couverts et le voilà qui arrive ! Servi dans sa boîte, accompagné de roquette et de pignons, je le contemple un instant, plonge ma main dans la corbeille à pain et pourfend la bête. La croûte révèle un cœur onctueux que je tartine en y ajoutant le miel qui se cristallise. Le mariage avec la roquette est somptueux. J’aimerais lui reprocher le fait qu’il n’était pas assez fait mais ma voisine me houspille, déclarant que ma passion pour les camemberts en fin de vie est plus un vice qu’un goût. Comme elle est jolie et que je suis faible, je nuance mon propos et me contenterai de dire : « «bien que truculent par sa description, ce camembert a ôté ses gros sabots sans renier son âme paysanne. »
Le cadre de qualité prête à des discussions qui le sont tout autant. Nous rebondissons sur les projets ; arrondissons certains angles trop aiguisés, polissons l’ensemble et attendons avec impatience le moment de les voir éclore. Les envies ont du bon mais le concret l’est bien mieux. Il s’agit de joues de porc à la crème et aux herbes. Je plonge dans l’inconnu et le trouve aussi suave que goûtu. Le plat pourrait être un peu plus chaud. Du coup, je le dévore avant qu’il ne soit trop tard, avec une gourmandise certaine. De surcroît, nous buvions un vin de pays de la principauté d’Orange, récolté en 2005. Rapeux et fruité, il complétait bien ces plats crémeux et fondants. Union réussie, sans trop de chichis.
En guise de voyage de noce, je pars du côté des lasagnes pommes/coing/orange en dessert. Plus de craquant eut été souhaitable. L’épouse ayant bien travaillé durant les deux premières parties, nous lui pardonnerons cette faiblesse.
Les obligations nous empêchent de profiter d’un digestif. Ce n’est pas si grave, je le boirais en imagination, levant mon verre à la santé d’un Tigre de Papier.

Par Foucauld

Café Burq, 6, rue Burq 75018 / Tel. 01 42 52 81 27

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