Tomodomo
Sunday, February 10, 2013Du Japon je ne connais que l’amour que lui porte François Simon, et les sushis de livraison, au parfum de charrettes. Enfermé sous les néons, j’aspire à une autre lumière. Tomodomo. Premières impressions sur le travail de Fred Lahache, revenu les poches alourdies de cartes mémoires exposées aux origines du soleil.
Les clartés qu’on y trouve sont comme filtrées par une fine couche de quelque chose. De la cire donc. Est-ce celle des temples ? Tel le maître cirier, le photographe est un artisan. Les images figent, il y reste un mouvement, celui des coulures. Lave douce et non rocheuse. Souple, malléable puis rigoureuse. Aux arts floraux et couleurs pastels vient s’ajouter une autre ponctuation. Des pieds en accents circonflexes et l’étrange parenthèse d’une biche perdue en ville. Poétique d’abord, puis dérangeante : que sont ces accrocs sur son pelage ? Ils viennent titiller le spectateur comme une graine de sésame logée entre deux dents, qui piquerait d’aphtes la langue avec laquelle vous tenteriez de la déloger.
Fred était là-bas, mais pas seul. Tandis qu’il faisait ses mises au point Lucie, sa douce, griffonnait. Il en résulte une exposition en duo, à la Galerie Madé du 48 rue de Lancry, 75010 Paris.
Par Foucauld