Première leçon de planète…

Friday, August 26, 2011

JillKennington

« Je reste insensible au ridicule d’écrire sur Venise (…) » C’est presque par ces mots que Paul Morand débute son livre. Je ne peux que les lui emprunter.

À peine le premier pont franchi, deux femmes, ces tirades :

- Où est-ce qu’on a d’ja vu ça ?
- Florence ?
- Ouai, mais même, dans un autre pays ?

Pour ma part, je n’avais jamais vu ça. Nulle part. De Venise, je m’attendais au carton-pâte, et j’ai été conquis.
Place Zanipolo, je n’écris pas sur ce qui m’entoure, les touristes qui passent mais que je ne vois même pas. Dire que j’ignorais que cette ville n’avait jamais été envahie pas les autos…
Les Toscani « ont cet avantage de faire le vide autour de moi, j’en apprécie le tabac, et la prévenance » aurait pu chanter Gainsbourg. Toscano, cigare racine, comme un gamin fume des lianes. Je ne vois plus que ce que je désire voir. La Valpolicella est là pour convertir les plus récalcitrants. Les obsédés de la santé n’ont qu’à se contenter de l’eau des canaux.
Au Palazzo Grassi, un petit français visite l’exposition derrière un masque de carnaval ; il se fait gronder par la gardienne et doit l’ôter. Paul Morand poursuit : « A Venise, ma minime personne a pris sa première leçon de planète, au sortir de classes où elle n’avait rien appris. L’école ne me fut qu’un long ennui, aggravé de blâmes, mérités ; (…) »

Par Foucauld

(Photo : Jill Kennington par Patrick Lichfield)

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