Petrus vs Jouy-en-Josas
Monday, November 3, 2008En cette fête de la Toussaint, j’ai eu le privilège de déguster un Petrus 1992 après un Givry 1988. Mon premier Petrus. Bien que je n’ai jamais conduit, le seul élément de comparaison que j’ai pour qualifier ce « vin » serait le moteur d’une Rolls Royce. Puissant, présent et réglé comme de la haute horlogerie. Lorsque l’on dispose d’une telle machine, on n’atteint le bonheur qu’avec ce bruit de moteur et on souffre lorsqu’il faut arrêter ce ronronnement mâtiné de rugissement. Longueur en bouche extraordinaire, emprise totale sur les sens. Taisez-vous, Petrus s’exprime. Certes, mais la jeunesse est incorrigible. Il faut que la vie pétarade et toute aventure est bonne à prendre. C’est pourquoi je me suis aventuré en direction de Jouy-en-Josas avec deux bon camarades : Ali (et ses trois lettres) et Nicolas. Ce dernier nous avait fait l’honneur de se nipper en ce qui rappelle un conducteur de train corail dans les années 80 : cravate Ted Lapidus en tricot, jacquard de grosses mailles colorées, veste prince de Galle éculée et derbies en skaï. Nous avons rendez-vous dans une maison cise entre deux bois aux noms inquiétants : le Bois de l’Homme Mort et le Bois du Loup Pendu. C’est le lapin Playboy qui nous ouvre sa porte et nous met à l’abri. La soirée fut à la fois classique et sympathique mais je vous épargnerai le descriptif . Pourquoi ? Je préfère sauter sur l’occasion pour vous refourguer quelques infos. Dans la plupart des sauteries réussies, on passe des classiques musicaux. Nirvana en fait partie. Puisque en bon natifs des années 80 nous ne nous sommes jamais remis de ce groupe, il faut courir à la Galerie Chappe où Charles Peterson expose ses portraits de Kurt Cobain jusqu’au premier décembre.
Plus jeune et coloré, Pharell Williams squatte les boums sous plusieurs formes, que ce soit avec Snoop Dog ou Justin. Cela me fait penser à la ligne de bijoux lancée par Ambush et ses potes des Teriyaki Boyz. Des bagues et colliers à l’effigie de Bethoveen. Foutre que c’est élégant !
Autre élément récurant des guinches de l’an 2008 : les filles ne peuvent s’empêcher de mettre des chemises à carreaux. Une mode que la goguenarde Elise J. titille brillamment dans sa critique du clip de « My Delirium » de Ladyhawke.
De fil en aiguille, la nuit touche à sa fin, nous rappelant à son bon souvenir avec deux flaques gerbes dans la gare de Versailles Chantier. J’ai failli glisser dans ces immondices en courant chercher un croissant de la première fournée dominicale.
Lorsque j’arrive dans le ghetto parental, il est neuf heure du matin. Je remonte l’avenue et, chose improbable, je tombe sur un oncle éloigné, tétant sa clope en pyjama. Nous nous serons la main. « Tu es bien matinal. » « Oui, je fume ma clope » « Et bien moi je rentre de soirée » « Bonne nuit ». Allez savoir pourquoi, l’absurde de cette situation me rappelle « le dernier repas » de Jacques Brel :
Découvrez Jacques Brel!
A mon dernier repas
Je veux voir mes voisins
Et puis quelques Chinois
En guise de cousins
Par Foucauld
(Photo : Eric Antoine)
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