Chaque skateur sait l'importance des illustrations qui couvrent sa planche. Du choix de la marque qui plante sa tribu (Punk chez Baker ou Foundation, Hip-Hop chez Dirty Ghetto Kids ou métalleux chez Zero) à celui du pro-modèle qui décrit le style qu'il vise (technique avec Daewon Song, casse-cou avec Corey Duffel…), le choix d'une planche signe la personnalité de son propriétaire. Aujourd'hui, les planches sont moins chères qu'avant, les marques plus nombreuses et les créations locales sont apparues. Les kids consomment de l'érable préssé à tire larigot. Si l'on revient dix ou quinze ans en arrière, les gamins n'avaient droit qu'à une planche par an et leurs etrennes comme leurs cadeaux d'anniversaires y passaient. Le choix d'une planche était primordial et l'objet vénéré. Un tel culte laisse des traces et certains de ces graphismes sont devenus mythiques. C'est là que Skateboard Graphics intervient. Loin de se contenter de répertorier des graphismes de planches, Skateboard Graphics pousse le bouchon jusqu'à montrer les croquis préparatoire des illustrations, ainsi que les planches Pantone. A parcourir d'urgence !
Après celui de Salsedo, Dimitri Coste vient de pondre un clip pour "It Doesn't Really Matter" de The Elderberries. Pin-up en chair et en os, rockeurs à moustaches, bicyclettes sur amortisseurs, roller girl, bunny, cow girl ou mousse, c'est pointu dans le détail et cela rappelle quelques brumes du week-end en ce début de semaine. Posté !
J’ai toujours eu horreur d’écrire sur la musique. J’ignore pourquoi. Manque d’oreille sûrement. Ou bien ce qui est autour m’intéresse plus. Je préfère parler des fringues des mecs et des fesses des filles, des flaques de bières et des backstages. Certains n’ont pas ce problème. Parfois même, ils aiment tellement pisser des lignes sur la musique qu’ils en font leur métier depuis trente ans. On donne à ces curieux animaux un nom anglais qui n’est compris que par les français : "Rock Critic". Brain Magazine nous offre un entretien avec trois pointure du genre : Basile Farkas de Rock & Folk, Benoît Sabatier de Technikart, et Jean-Eric Perrin de feus Best et RER. À lire absolument !
Par Foucauld
PS : cette infirmité rédactionnelle ne m’empêche pas d’écouter de la musique. En voici la preuve avec ma découverte de vieux trucs du moment : "Midnight Rider" de Gregg Allman
Lina Scheynius nous invite chez elle et nous présente ses amants. Elle compile tout ça dans différents carnets que l'on parcourt un à un, agité, le souffle court. Avec son visage de poupée elle nous frappe avec une photographie humide, lascive, pesante. Le sexe est là, à côté de nous. L'animal se montre, parade et nous gênerait presque si de cette moiteur ne ressortait pas un érotisme irrésistible. On en ressort les yeux froissés, un goût de ciment dans la bouche, mais on y retourne avec joie.
Avant, je me représentais la Grèce comme un petit îlot au passé trouble, où les garçons se promenaient en maillots de bains et s'aimaient tendrement au creux des calanques. Récemment, j'ai appris que ces même garçons avaient des copines et qu'ensemble ils étaient imbattables au lancer d'armes incendiaires par nuit de pleine lune. Hier, je me suis aperçu qu'ils savaient, aussi, fabriquer des objets pour rendre ton quotidien plus beau. Greece is for lover impose son dogme: être un demi-dieu ou ne pas être. Il convient donc d'être bronzé, musclé, insensible, de tomber amoureux toutes les nuits et de tâter la planche à roulette avec adresse. Une fois les bases posées, l'équipe déroule: haltères en formes de colonnes antiques, skate en cuir monté de sandalettes de même facture (arrive seul à la plage avec cette machine, tu repars marié, pour sûr), hameçon à olive pour Martini irrésistible (le jeu de mot Hook / Hookers fonctionne mieux en anglais), rideaux pour assimiler les danses helléniques, bougies pour oublier et se faire oublier, cendriers qui réunissent deux amours primordiaux: la cigarette et les plantes vertes.
La clique cultive un style personnel et cohérent pour nous livrer une floppée d'objets bien pensés, qui ne révolutionnent rien (sauf le skate en cuir, ça c'est un concours Lépine dans la semaine) mais que tu veux quand même voir dans ton salon.
En trainant dans la rubrique blog de Slap Magazine, je suis tombé sur des photos de la tournée des 30 ans des trucks Independant. Histoire de célébrer une certaine vision de l'Amérique, ils ont entrepris de vadrouiller dans un vieux et magnifique pick-up. Malheureusement, le charme a son prix et celui-ci se paye en huile. La bête en suçant des tonnes, il lui arrivait de tomber à court rapidement. Les skateurs étant des gens débrouillards, ils maintenaient le capot du pick-up ouvert avec ce qu'ils trouvaient, en l'occurence une bate de base-ball Supreme. J'ai beaucoup aimé ce clin d'oeil photographique qui permet de mêler deux aspects très différents de la culture américaine : celle des longs road trip californien et celle de la street culture new yorkaise. Picture of the day !
Par Foucauld
PS : Supreme vient de lancer sa nouvelle collection Printemps/Eté 2009, en preview sur leur site. Je n'en suis pas fanatique mais ces skates métalisés et fluos ont le charme de leur simplicité.
Je ne sais rien d'eux si ce n'est qu'ils sont originaires de Vancouver et que, jouant à quatre, on peut les enfermer dans la catégorie "quatuor-jazz-lo-fi-gentiment-branché". Moelleuse et nonchalante, Requiem for a Scene fera office de bande originale parfaite pour ce lundi soir.
Vendredi soir, j’étais à l’anniversaire de quelques êtres poilus du sud de la France ayant eu conjointement le bon goût de grimper à la capitale et celui de m’inviter. A travers le nuage de fumée d’une pièce bondée de graphistes barbus et de décolletés affriolants, j’aperçu un grand type aux cheveux gris qui contribuait à épaissir le nuage de fumée en tétant nerveusement sur sa clope, la tête baissée. Intrigué par la présence de ce type qui devait avoir quinze ans de plus que nous, j’eu un choc quand il releva la tête et dévoila son cou flanqué d’un « Friendship » tatoué. Mes mains se mirent à trembler, faisant choir mon verre de bière. Ce mec est Scott Bourne. L’une des personnalité les plus incroyables du monde du skate. Skateur unique, brute d’ingéniosité, poète et écrivain, il a quitté les Etats-Unis pour la France, tentant de fuir son mal-être et une femme, dernier maillon qui le retenait là-bas. Cassé de partout, il a du abandonner la planche à roulette. N’étant pas homme à se laisser abattre, il attend la publication d’un premier roman chez un éditeur new-yorkais. Vous pouvez lire son interview sur le site de Kingpin, ses chroniques dans Soma, son recueil de poèmes chez Carhartt et mater ses vidéos en dessous.
Par Foucauld
Voici sa part dans "Strongest Of The Strange", la vidéo de Pontus Alv.
Deux choses sympathiques à inspecter aujourd'hui. Tout d'abord, un bel hybride à pédale. Mike Giant s'est fait faire un vélo sur mesure par Forty One Thirty. La bête en question mêle l'élégance classique et le confort d'un vélo de ville hollandais avec les performances d'un fixie. De superbes détails à mirer ICI.
Autre hybride, la dernière vidéo de la team skate d'Adidas au Japon, soit une marque de chaussure allemande qui emmène ses troupes pratiquer un "sport" américain au pays du soleil levant. La vidéo en version longue se mire et se télécharge ICI. La version "commerciale se parcoure en dessous.
Par Foucauld
PS : ce portrait de Caswell Berry par Jerry Hsu n'a strictement rien à voir avec le post mais je le trouve complètement incroyable. A croire que la forme de la tache de sang sur le visage de Morrissey était calculée.
A midi, je voulais m'acheter le magazine Sang Bleu, superbe livre/revue sur le tatouage. Malheureusement, son prix de 44 euros m'a astreint à me contenter du blog du même nom. En me connectant sur ce dernier, je suis tombé sur cette photo. Le dessin du cygne est complètement dingue à la base, mais tatoué, c'est du délire. Hallucinant ! Dans un registre différent mais tout aussi déjanté, le magazine Cream a voulu voir ce que les Velib' avaient dans le ventre. Dont acte. Un back flip de Patrick Guimez et quelques cabrioles en flat de Mathias Dandois démontrent les capacités insoupçonnées de ces éléphants de la bicyclette. J'en connais qui vont faire des conneries au prochain retour de soirée…
Là, j'ai été pris au ventre. Les sentiments tu vois. Une histoire qui a commencé il y a des années. La séquence de The Royal Tenenbaums où Luke Wilson s'ouvre les veines pendant qu' Elliott Smith cherche son aiguille. Needle in the hay, une petite révélation, le truc d'adolescent qui te mord sans te lâcher, qui te pousse à regarder les crédits jusqu'a la fin.
Je saute une époque et me retrouve hier soir, en manteau sur le parquet à écouter, bettement béat, ce satané Piano Solo de Gonzales. Je grille mes longues et feuillette le disque. Un label: noformat, un manifeste: ouvrir une brèche. Tout un programme. J'ouvre un safari et chasse les infos sur la toile. Quelques secondes plus tard, ces deux épisodes se rejoignent et font sens. Melissa Laveaux chante sur no format et rejoue Needle in the hay. Tout est dit. Superbes, élégantes, habitées: ces trois minutes qui me font à nouveau sentir ce que j'ai pris dans le ventre, il y a sept ans. J'ai froid aux vertèbres.
Ah oui, Elle jouera jeudi à Berlin, vous vous en foutez, moi j'y serai et je grimacerai pour vous. Vous vous rattraperez au Théâtre de l'Atelier, le 30 mars.
Début de semaine, l'occasion de transmettre quelques nouvelles mêlées de ce qui fait nos vies en ce moment. Tout d'abord, une perspective intéressante : Aaron "the Don" Bondaroff (aNYthing, Off Bowery…) aura à partir de mars une émission sur Playboy Channel avec ses amis artistes de Downtown NYC (Dan Colen, Dash Snow, Ryan McGinley, Earsnot, Agathe Snow, Aaron Young…). Son interview se lit ICI.
Plus proche de chez nous, Booba balance le teaser de son nouveau clip "Game Over". Clique et patiente.
Sinon, je rematais récemment la vidéo Baker Has A Deathwish. Interpellé par le son de la part de Terry Kennedy, j'ai entrepris quelques recherches et découvert qu'il s'agissait de Fly Society, son propre groupe de rap. Leur clip est tellement dégueu que je préfère que vous l'écoutiez directement sur sa part.
Pour finir, MTV a récemment lancé une nouvelle série : "Rob Dyrdek's Fantasy Factory". Le skateur pro Rob Dyrdek a créé un genre de bureau de rêve avec skate park, terrain de basket et compagnie pour y réaliser ses rêves tout en gardant un œil sur sa team de graphistes, avocats, secrétaire et compagnie. A mirer ICI les jours de pluie.
Je cite un homme bien mis: "nous n’avons cure de rentrer dans la course aux infos". Et de fait, je n'ai rien de nouveau, de croustillant, de tout-chaud. Mais j'ai quelque chose. Un truc découvert sur le tard, lors d'une virée avinée dans le 75016, bien loin de nos terres.
Dan le Sac Vs Scroobius Pip, où le résultat d'un long barbu flanqué d'un petit replet arborant de touffus favoris. La paire remet de l'ordre dans nos vie et nous impose ses commandements. Ca prêche à tout va, les sermons crépitent, l'homélie souffle nos oreilles et la vue de cette barbe nous projette genoux à terre, mains jointes, yeux humides tournés vers le ciel. Nous apprenons que si nous ne devons pas juger un livre par sa couverture, nous ne devons pas non plus juger "Armes Fatales" par la performance de Danny Glover (en anglais, l'ensemble sonne à merveille). Ils nous rappellent que tout homme de plus de trente ans parlant à un jeune enfant ne doit pas être immédiatement considéré comme pédophile, qu'en effet, certaines personnes sont justes gentilles. La logorrhée de Monsieur le Sac s'approche de ce que peut nous offrir Foucauld à l'heure où le jour déloge la nuit. Les instrumentations sont entendues mais mobilisent à merveille: l'ensemble argumente bien et sait convaincre. Afin de vous aider à retrouver le chemin de lumiere, un chapitre choisi. Amen.
Thou shalt not steal if there is a direct victim; Thou shalt not worship pop idols or follow lost prophets; Thou shalt not take the names of Johnny Cash, Joe Strummer, Johnny Hartman, Desmond Dekker, Jim Morrison, Jimi Hendrix or Syd Barrat in vein; Thou shalt not think that any male over 30 that plays with a child that is not their own is a paedophile, some people are just nice; Thou shalt not read NME;
Thou shalt not stop liking a band just because they have become popular; Thou shalt not question Stephen Fry; Thou shalt not judge a book by its cover; Thou shalt not judge Lethal Weapon by Danny Glover; Thou shalt not buy Coca Cola products; Thou shalt not buy nestle products; Thou shalt not go into the woods with your boyfriend bestfriend, take drugs and cheat on him; Thou shalt not fall in love so easily; Thou shalt not use poetry, art or music to get into girls pants……use it to get into their heads; Thou shalt not watch Hollyoaks; Thou shalt not attend an open mic and then leave as soon as you have done your shitty little poem or song you self righteous prick; Thou shalt not return to the same club or bar week in & week out just because you once saw a girl there that you fancied that your never going to talk to anyway; Thou shalt not put musicians and recording artists on ridiculous pedestals no matter how great they are or were;
En trainant sur le nouveau site de l'agence Be-Pôles et de leur non moins nouveau blog, je suis tombé sur cette carte de vœux imaginée par Artus pour ses avocats. Je trouve tout à fait remarquable qu'un cabinet d'avocat, cellule obscure s'il en est, entretienne ce type de mécénat pour un artiste qui n'est pas encore reconnu des institutions. Loin de se contenter de verser quelques rentes pour permettre à quelqu'un de créer tout en s'offrant une caution et une morale artistique, ils appliquent ce partenariat au médium de communication massif qu'est la carte de voeux. Sobre, drôle, sensible et imaginatif, un bel exemple à suivre.