Regardez cette vidéo et essayez de répondre à cette question : comment se fait-il qu'un garçon ayant eu une si jolie idée ait de si mauvais goûts musicaux ? Néanmoins, la boîte est là. Un simple quadrilatère de carton voilé de papier calque, apposé sur les bornes vidéos qui prolifèrent au dessus des bouches de métro new-yorkaise. Une appropriation de bon ton qui méritait publicité. Aimable, le garçon en question, Jason Eppink, vous propose de réaliser l'expérience sur votre télé et ainsi de transformer votre chambre de bonne en annexe du Palais de Tokyo.
Par Arnaud
La recette :
STEP 1: Measure your target
In NYC, video billboards are 27.5" x 49.5". Make sure your target is the same size before using my numbers.
Aujourd’hui c’est au bonheur des hommes ! Prouesses skateboardistiques et femmes nues ! Malheureusement, nous n’avons plus quinze ans et les représentants du beau sexe doivent être un peu plus élégants que les photos de cul de la page abonnement de Trick Skatemag… Ça demande un effort, de la recherche, en avant l’investigation ! Pif, paf, pof, trouvé ! Oliver Rath s’est chargé de shooter les deux univers. Il reste pudique lorsqu’il assouvit ses fantasmes. C’est dans les entrepôts que ça se passe. Sait-on jamais, maman pourrait tomber dessus…
Samedi soir, le mental ne répond plus. Amorphe dans le bon ghetto parental, je mange une omelette insipide en zappant les chaînes musicales. Mon œil vitreux s’éclaire tout à coup face à un vieux clip des Fine Young Cannibals : « Good Things ». Une bande de loulous de type Teddy Boys mâtinés de Skinheads bricolent leurs Vespas et déambulent en gang. Bien que le rythme de la chanson me somme d’aller au lit, je contemple hagard ces accumulations d’accessoires et collections de vestes en jeans flanquées d’écussons commémoratifs. Pas grand-chose à voir avec le monotone combi barbe/cuir/Dunks des conducteurs de pétrolettes parisiens… Je fais le rapprochement avec la boutique « Les Années Scooter » devant laquelle je passe tous les jours, hallucinant devant les Salsbury, Microcars et Goggo sagement alignés pour le plus grand plaisir des passants, puis je me souviens que je suis abonné au trio métro / Vélib / Planche à roulette et vais me coucher pour de bon. À vous de cliquer.
Tenir un blog permet de filtrer le flot d’information que l’on reçoit chaque jour. C’est parfois astreignant, surtout quand on a du travail et plus d’idée. En revanche, quel que soit notre niveau d’occupation, nous ne pouvons nous empêcher de traîner sur Facebook. Vianney, lui, n’a plus de blog. Cela lui manque sûrement alors il poste ses découvertes sur son profil. C’est bien commode, il suffit d’un clic pour cueillir ce qui nous intéresse. Un lien vers son site et j’espère qu’il me pardonnera cet emprunt… Faute avouée, à moitié pardonnée, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. « 100 Abandoned Houses » est un projet de Kevin Bauman. Commencé pour satisfaire sa curiosité à l’égard de ces bicoques aux splendeurs révolues, il a fini par en faire une série au nombre défini. Qui n’a jamais été traîné dans quelques lotissements à la recherche d’aventure et de frisson ? Je me revois à quinze ans, dans la lande de Sandwich dans le Kent en Angleterre, en compagnie de mauvais garçons. Nous avions forcé la porte d’une maison isolée et parcouru ses couloirs à la lueur d’une Maglite. Très vite, un bruit inquiéta mes camarades. Nous partîmes à sa recherche avant de paniquer : le bruit nous suivait. Je finis par m’apercevoir que ce n’était que mes genoux qui tremblaient…
Je cavale. Ils n'auraient pas dû me laisser dehors. Je vais recommencer, je le sais. Sur la route j'ai rencontré une fille. Elle avait l'air aussi paumée que moi alors on s'est enterré dans une bicoque pour attendre je ne sais quoi. Pour passer le temps on regarde ses clips sur son iphone et je me dis qu'elle est vraiment mal en point. J'écoute sa voix et elle me rappelle The Knife, le duo suédois qui rendait mes trajets de RER un peu moins ennuyeux. Stupeur et tremblements, c'est elle! Sous le masque de Feverray se cache Karin Dreijer Anderson, la moitié du couteau. je commence à me dire que cette fugue a du bon.
Si nous avons peu posté ces derniers jours, ce n'est pas pour cause de fainéantise mais d'une affaire retentissante. Dans mon exil nordiste, je commençais ma journée par la lecture de La Voix Du Nord, canard cancanant de croustillantes affaires. Entre deux gorgées de chicorée soluble, quelle ne fut ma surprise de découvrir l'article ci-dessus. Arnaud L, 22 ans, a tiré sur son père avant de s'enfermer dans une cahute et de défoncer son repère à la hache. Le signalement est celui de mon collègue de La Conjuration. Ni une ni deux, je le contacte. La réponse arrive peu après. "Suis en cavale. Ne peux te parler. Flics aux trousses. Garde l'article". Une période de grand trouble s'annonce…
Vissé sur ma chaise à bascule, je m'ennuie. Je flirte avec mon écran qui me projette des images de jolies filles bien photographiées. Zoo Magazine, canard allemand de qualité, m'assiste admirablement dans cette tâche. Je zieute, tourne les pages de pixels et découvre cet homme : Frederik Heyman. Le mec gribouille, filme, colle, touche à tout avec un flair certain mais ça je le mets de côté : ses photos sont prodigieuses. Point barre. Pas besoin de chercher plus loin. C'est construit, léché, soigné, beau et plein d'animaux. Cette série pour Henrik Vibskov : un électrochoc, un coup de taser dans la rétine. Je me tais, regardez.
Il se murmure des choses sur mon cas. Le Tout
Paris laisse courir la rumeur que je serais père de famille, qu’un éjaculat
incontrôlé me fit engrosser une Tourquennoise (habitante de Tourcoing pour les incultes) à l’âge de quinze ans, que depuis
j’ai la garde partagée d’un rejeton de sept ans, que c’est du propre de se
donner des airs quand on connaît ces bassesses… « Colporter des bêtises,
moi, monsieur ? Jamais de la vie ! Voyez plutôt ses fréquents
allez-retours dans le Nord… Il y a du louche la dedans, c’est
certain !" « À présent que vous me le dîtes, je fais le
rapprochement… Il paraîtrait que Madame est allé se reposer au camping de Bray-Dunes avec son nouveau jules, un type très bien, agent de sécurité au
Stade Bollaert je crois, et que Foucauld est bien obligé d’assurer ses
obligations paternelle pendant ce temps… »
Mythe ou réalité ? Je conserve ma part de
mystère et tue le temps, avec ou sans lardon, en visitant les musées du Nord.
Au menu du jour ? La Piscine, superbe musée aménagé dans l’ancienne
piscine municipale de Roubaix. Après un saut dans l’exposition d’Agatha Ruiz de
la Prada qui ne m’a guère intéressée, si ce n’est le graphisme d’un tissu
africain, j’ai découvert les travaux de Léon Koudine et Zina de Plagny, un
couple d’artiste russes de la première moitié du XXème siècle. Léon dessinait
des croquis de mode pour Nina Ricci ou Rochas pendant que sa femme crée de
superbes dessins textiles. Oscillant entre graphismes abstraits, compositions
florales ou hommage à Matisse et Dufy, ces dessins font passer les toiles
figuratives des collections adjacentes pour de sinistres cortèges funèbres.
Passez les voir si vous êtes dans les parages, enquêtez si vous demeurez à
distance.
Par Foucauld
PS : impossible de trouver d'autres images que la couverture du catalogue de l'expo en très basse définition. C'est ça de mourir avant la création du web, on est mal référencé sur Google…
Maurizio Cattelan. Italien. La quarantaine tassée. Met en scène le suicide d'un écureuil, à l'échelle. Enferme ta grand mère dans le frigo. Jette des cailloux sur le pape. Met Hitler à genoux. Arnaud Lajeunie. Français. La vingtaine naissante. Pris à la gorge par le temps.
Je vois bien qu'il pleut mais prenez ce billet comme un récit d'anticipation : un jour il fera beau à nouveau et vous serez ravi de porter une paire de SUPER autours des yeux. Super fait fabriquer en Italie, à la main, et s'associe à la fine fleur de la lentille, Zeiss, pour protéger vos jolies cornées. Sobres sans verser dans le classicisme, voilà une parfaite alternative aux Wayfarer de votre voisine. Vous allez enfin pouvoir regarder vos collègues bien en face, sans pour autant mettre votre portefeuille en pièces.
Ce post est totalement gratuit, tout comme le clip qu'il présente. J'ai du taff, pas de temps et entre deux texte et une images à pondre, je bois du café aigre en matant des booty dans le clip du mec le plus malsain que je connaisse : Mickey Avalon. Crack, putes et prostitution furent son lot, cocaïne et groupies meublent son actualité. Il remercie ses dernières avec un "Thank You" tatoué au dessus du pubis. Un garçon intéressant vous dis-je !
Friandise du lundi en deux actes. Ouverture : S Magazine. Danois d'origine, 2005. Une fine équipe qui s'ennuie dans le froid et qui décide de brutaliser le monde du "beau magazine" (comprenez, celui qui coûte un bras et qu'on ne trouve que chez Ofr quand on arrive à l'heure). La chose est habillée d'une élégance infaillible. Leur recette : carte blanche, tous leurs collaborateurs sont libres de faire ce qu'ils veulent. Leur site est bien aimable, on peut feuilleter les séries photos et faire rougir ses voisines de bureau. Interlude: Une de mes séries favorites est de David Bellemere. Après un court périple hypertextuel : l'épilogue. David Bellemere, homme virtuellement timide. Dur de trouver quelque chose, impossible de le faire parler, son agent s'en charge et nous arrose de photos sans renseignements. Tant pis, on regarde et on se tait. Un nombre indécent de fille incroyables (ou l'inverse) flanquées d'un photographe-architecte consciencieux : il dispose les jambes, déroule les bras, jette ses reflets et allonge le tout dans une lumière impeccable. Ces images feront son affaire à ce lundi matin.
Je n'ai strictement rien à dire d'original sur Andy Mueller mais ses photos du Gonz déboitent. Nous sommes vendredi, j'ai du boulot, vous avez du boulot et nous sommes flemmards, voici donc une courte liste pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur lui, les autres se contenteront des images. Bon week end !
Une fois n’est pas coutume, ce fut un mercredi connecté. Convié au vernissage de The Selby chez Colette, me voilà au lieu dit, un mojito à la main. Au détour d’un rayonnage, je croise Frédéric Beigbeder. Un genre d’écran s’installe entre nous. L’œil vitreux, nous sentons quelque chose de louche. « Toi mon bougre tu as une sale trogne… » « Quel vilain menton… Il me rappelle étrangement quelque chose…. ». Nous nous dépassons, l’écran disparaît et son grésillement laisse place au bruit de sucions de nos pailles respectives qui raclent le font de leurs verres. En Narcisse, Thomas Lélu contemple son portrait par The Selby, Oliver Zahm claque des bises à des barbus en prenant des photos pour le Purple Diary, Pedro Winter arbore un logo Powell Peralta tatoué sur le biceps et Todd Selby dédicace son livre à côté de Mark « Cobra Snake » Hunter qui paraphe ses portraits de « charme ». Il cible ma bobine, grimace lorsque j’épelle mon blaze et cerne le personnage d’une phrase. Le résultat est scanné ci-dessus. Une minette vient saluer André. Sublime cliché mondain : « Comment vas-tu ma belle ? On s’est manqué à New York et on se manque à Paris… », le tout en lui caressant le bras. Un caricaturiste ne ferait pas mieux. Je fous le camp au resto, en compagnie de Tigres de Papier. Trois bouteilles de Lambrosco plus tard, me voilà embarqué au Baron. Des filles perchées sur des plateform shoes où s’affrontent zèbres et léopard dansent avec des tatoués en Nike SB. Les Winter enchaînent les titres aux platines puis font l’erreur de les passer au couple Cobra Snake/Selby. Ces derniers découvrent leur fonctionnement. Les coupures sont brutes, les enchaînements violents. Mac Lesggy est déchaîné sur « Bamboleo » des Gipsy King. Je n’ai jamais regardé cet olibrius à la télévision, mais ce n’est pas le cas de mes amis, choqués de découvrir qu’il a une vie sociale et festive à côté de la science pour tous… Les deux DJ devenant de plus en plus chaotiques, j’en viens à me dire que comparé à eux, Shino est Grandmaster Flash. Sur ces belles paroles, au lit !
L’une des choses que je respecte le plus dans la vie c’est lorsqu’un individu parvient à réaliser ses rêves de gosses. Enfant, bon nombre d’entre nous se voyaient skater le salon de leurs parents ou de construire des modules dans leur jardin. L’autorité ayant déjà du mal à comprendre pourquoi son rejeton s’évertuait à sautiller au-dessus d’une planche de bois, elle refusait catégoriquement les requêtes de son gamin. Lassés, certains abdiquent, se mettent à porter des Asics marrons et entrent en école d’ingénieur. D’autres non. L’architecte grec Athanasia Psaraki est de ceux-ci. Avec son projet « The Ramp House » il a repensé l’habitat classique pour en faire une piste de skate jumelée à un lieu de vie. Loin de se contenter d’un module dans le salon, il a imaginé que la base de la maison était une rampe et qu’il fallait y ajouter les éléments classiques d’une habitation sans que les deux se nuisent. Reste à régler le problème des voisins du dessous qui entendent des bruits de roue au-dessus de leur tête lorsqu’ils accomplissent leur devoir conjugal…