Je skide avec les mots…
Monday, June 6, 2011Lille la nuit, ses larges avenues désertes. Foncer, foncer, foncer vers l’inconnu. Faire la fête jusqu’à sept heure, rentrer avec cette saloperie de jour qui recommence à venir trop tôt, retourner sa veste et le célébrer en montant sur le toit. De là, hisser les enceintes par la fenêtre puis laisser la Mafia K’1 Fry cracher : « Ceux qui auront compris que la vie et ce que t'en fait jusqu'à ta mort / La vie n'est pas un film dont ton quartier serait le décor ! ». Qu’y a t-il de mieux qu’un alley cat en dix checkpoints pour découvrir une ville, un nouveau décor ?
Mollets à l’air, casquette Shake Junt et tête dans le guidon pour la Café Racer, c’est le retour de bibi sur le semi-course paternel. « Vas-y Pantani ! » me crie un facétieux. « Le Pantani de la gueule de bois, ouai ! » aurait pu dire Grég de PMC, courageux compagnon de galère au milieu des Cinelli Mash. Ensemble, nous ne ramons pas mais pédalons sec. Étape par étape, à force de suivre ceux qui connaissent la ville, Aurélien, Gildas et moi finissons dans les dix premiers. Le gain ? Une série de tours de piste pour nous départager. Septième. Encore vert le vieux !
Fin des hostilités, retour à la fraternité. Nous roulons en peloton, acclamés par les clients des baraques à frites. Noki éclate son troisième pneu du week-end, le répare, puis direction Sequedin et L’Archelois, un sympathique établissement disposant d’un barbecue et d’une pompe à bière. Les vainqueurs sont célébrés et la ripaille commence. Le bar fait son chiffre pour les dix ans à venir, jusqu’à ce que l’orage éclate. Razzia sur les sacs-poubelles, la troupe parade en poncho de fortune et file en after chez Gloria.
Réchauffé au gin & tonic, un petit futé dégotte un vélo d’appartement. La musique est à fond, un batteur accompagne la sono. Trois personnes sont obligées de tenir la malheureuse bécane pendant qu’à tour de rôle nous pédalons à nous en faire éclater le palpitant. « Le gagnant se fait tatouer la date ! » dit l’un. « J’sais même pas quel jour on est. » lui répond un autre que l’excès de Goudale pourrait pousser à commettre l’irréparable.
En retrait, Noki philosophe. « Ça, c’est du temps gagné sur nos vies » me dit-il à quatre heure du matin. Il y a de ça. Foncer en parallèle de l’existence que la société nous pousse à mener et, une fois centenaire, regarder en arrière en citant Willa Carther : « Nous avons possédé ensemble le précieux, l’incommunicable passé. ». À notre échelle, peut-être est-ce simplement se coucher mélancolique après tant de P.A.S.S.I.O.N. Non, c’est idiot. Il faut plutôt écrire. De toute façon, on ne dort pas, on fait des siestes !
Par Foucauld
No comments yet, be the first!
You must be logged in to post a comment.