Du sang sur le clavier
Friday, October 17, 2008Ce qui est bien dans un apéro, c’est lorsqu’une bonne âme lance un projet de soirée et que tout le monde le saisit au vol. S’en suit généralement une fine équipée dont l’issue est incertaine. C’est l’une d’elles que je vais tacher de vous conter (ma mémoire est embrumée).
Nous avions commencé par vider des cubi de mauvais vin dans une salle de notre école. Foutu dehors par les techniciennes de surface, c’est en réponse à ce mauvais traitement que Frédérique a jeté ce « tous aux Disquaires » qui fut le cris de guerre de la soirée.
Rue de Charonne, nous tanguions tantôt à droite, en direction d’un verre d’alcool, tantôt à gauche, dans les bras de quelques gerces avenantes, puis nous finîmes par échouer aux Disquaires pour la soirée Gonzaï. Ce site web tenu par des vieux croûtons journalistes de rock m’amuse. Les papiers sont bien écrits mais tout tourne autours des mêmes références : Hunter S. Thompson, Patrick Eudeline, Bukowski, Bob Dylan et compagnie. Lorsque je pense à ces gens-là, je ne peux m’empêcher de les imaginer en cercle, se masturbant tout de go sur leurs point communs et leur microcosme obsolète. Mes camarades ne connaissaient pas l’objet de mon opprobre. Malgré leur état, il furent tout de même dérouté par l’horrible voix de Patrick Eudeline (Qu’est-ce que je vous avais dit sur leurs « icônes » !). Je leur explique qu’il fut le chanteur d’Asphalt Jungle, l’un des premiers groupe punk de France, et que tous les types mal rasés qui trainent là ce soir le vénèrent. Patoche s’en va réajuster son dentier et laisse la place à un vieux loup de mer à la tignasse grisonnante (Tony Truant). Ses simagrées insupportent A.L.I (mon soce à trois lettres) qui profite des solos de pépère pour s’emparer du micro et dédicacer à notre crew. Friant de comique de répétition, il réitère son acte jusqu’à se faire charger par le rockeur canonique, sa guitare en guise de lance.
Je suis des amis fumeurs à l’extérieur et on me présente un des membres de Gonzaï. Nous échangeons, parlons d’une critique injustifiée qu’ils avaient émis envers BH Magazine, convenons de leur mauvaise fois assumée (donc respectable) et trinquons bons amis.
Lorsque je reviens, Thierry Theolier s’échauffe pour un futur tour de chant. Le pogo est festif mais dégénère. Un vieux a la gueule en sang et, détail chic, parsème les touches du piano de ses globules. Les lumières se rallument, le service d’ordre s’allume et les détracteurs partent en fumée. Profitant de cette accalmie, une vieille bique insiste pour réciter un poème sur « La femme moderne ». Sa requête tombe à l’eau car l’équipe de Paris Dernière est annoncée. Les rockeurs aigris se muent en postulant de la Star Académie. Ils tiennent à leur quart d’heure de gloire et sont prêts à mordre le malheureux qui tenterait de leur voler un pouce de terrain. Thierry Theolier entame son tube « Baiser avec une Boat People » et l’équipe TV arrive. Xavier De Moulins est accueilli par une foule faussement déchainée où se mêle minets déguisés en tigre, épaves montrant leur sexe, pique assiette jouant les dégénérés et nabots aux oreilles décollées. Pour l’occasion, Theolier paraphrase son propre texte et crie « Je veux baiser avec Xavier De Moulins ! » Les images sont dans la boite, le bon peuple de la contre culture est satisfait, tout le monde peut rentrer se coucher. La sale se vide fissa et j’erre dans la rue avec des amis qui déclament avec emphase « la Bible c’est un peu comme le Guide Michelin ». J’ai une pensée pour le voisinage qui entend ce genre d’ineptie alors qu’il souhaite le repos du corps (et pas encore de l’âme).
Rue de Charonne suite et fin. Je remercie l’instigatrice de cette soirée « Vous êtes une chic fille, Frédérique », et rentre me coucher en me demandant si je finirais par être un vieux con talentueux.
Par Foucauld
(Photo : Hedi Slimane)
Bien foucauld ! de mieux en mieux !
Pour le coup, ton recit est bien plus gonzo, que gonzai.
J’aurai du passer hier soir, mais la fleme post coitum, m’en a coupé les jambes.
SISI
heu chargé c’est un bien grand mot, je dirai plutot taquiné par un coup de hanche frele et passé! Qui de plus s’est éxcusé de son geste ensuite!
Pas mal….bien écrit.
Ce que j’ai appris en écrivant sur ce site de vieux croutons (voir l’article du header de cette semaine), c’est qu’être contre reste tjs plus facile, ceci dit.
Je n’irai pas polémiquer ici. C’est un bon article, parfaitement lucide.
Nos âges, juste en dessous du dernier barreau de l’échelle, nous sauvent et nous autorisent la facilité d’être contre.
En revanche, nous sommes (mais Foucauld ne le sait pas encore) pro-redwalls.
vieux con je ne sais pas,talentueux par contre : c’est sur !
c’est quoi ces conneries ? moi un nabot avec les oreilles decollées ? je comprend pas ? il faut être habillé comment d enos jours pour ne ps etre sois rock possessif desuet, charlatant anonyme ou minet revolté ?
c’est un site avec des dreadlocks sur la tête ici ou quoi ?
et puis j’aime bien le passage ou tu raconte que ce sont les videurs qui petent la gueule au type , consternation generale ou progession technopunk a Isola 2000 ?
faut qu’on discute tout les deux
je veux dire en vrai
Vieux con c est sur talentueux pour ecrire des inepties de ce genre il Faudrait pas que je baise un boat people mais ta mere pour te refaire.lol.
Remets tes pendules a l heure faux-cul.Si ton genre c de te branler sur les bords de la société du spectable en oubliant l acting du situationisme va faire de la maïeutique chez Gala.C était très drôle très réussi et je plains ton sourire en coin-coin de pigeon-pigiste rmiste qui as toujours pas termine son roman.Bref ta pige est a chier culture toi sur le happening et viens drinker au flore avec le mec le plus snob de paris.La caméra substitue a mon pénis un monde qui s accorde a nos mensonges.
Pour clore ce frangipanageryque regarde ce que ma queue fait en érection
tape Juliet has a gun sur youtube et tire toi une balle.
Steven Guyot alias crazydandy.
Merci, on en attendait pas autant des briscards en tenue de soirée prêts à briller pour un peu plus de sucre.
Lasse le parisianisme lucky pendant que la fête commence là où te mène tes pas, soit ailleurs.
Pas mal mais vous avez raté l’essentiel, quand le patron met une patate à un musicien et les électric dandies qui ont tendus l’atmosphère en jouant quatre fois le même morceau (entre autre), bientôt le film de ce que vous avez raté. Quand à rockers aigris pourriez vous préciser cher enfant ?
Je me rappelle maintenant pourquoi je ne vais plus à Paris, que je ne vais plus dans aucune soirée, et que je reste là, quelque part entre mes bouteilles, mon clavier et mon sexe dodu pendu comme une escalope de poulet bien blanche, bien luisante…
Mon truc à moi, ça a surtout été d’aller détruire les soirées dans des pubs de banlieue. Ma spécialité était de me faire jeter avec crâne ouvrant la porte, soulevé par un vigile que, souvent, je connaissais… J’étais ivre mort et je traitais tous ces proprios de pub de mafieux. Ce qui était le cas. J’aimais bien, parce que finalement, comme dans le film de merde Gomorra, il y en a qui se faisait buter… Moi ils m’épargnaient, parce qu’ils se foutaient complètement des mes escladres anarcho-skin (ils ne comprenaient rien à toutes les formes de postures alternatives un truc du genre). Ils étaient cupides, et j’étais fauché.
Le plus jouissif dans tout ça, c’est bien sûr qu’aucune forme de “hype” ne se pointait dans ces endroits. Que des minables, des hue-hue lookés H&M qui écoutaient du R n’B, du Laam et David Guetta. Ils n’avaient qu’une valeur: la thune pour faire du tuning, les capotes, pour faire style ils vont les utiliser.
Alors je me pointais durant des semaines à la porte de ces pubs de ringards de banlieue (les racailles y z’appellent ça en politique) et je me faisais jeter. J’étais bannis au pays des bannis, de la ban-lieue… J’étais interdit du nuit des interdits des cités, des villes dortoirs… Et c’était ce truc qui me plaisait. Devenir le has-been absolument du monde des has-been.
Et sans doute était-il plus bandant encore de ressentir ce sentiment d’humiliation quand on me disait “toi tu rentres pas.” Les putes de banlieue entraient avec leurs mecs rebeus et blackos passés du survêt disgracieux à l’uniforme techtonik pathétique… Ils prenaient soin de leurs peaux, de leurs styles, de leurs coupes de veuch, en parlant couramment le “zy-va”…
… Je continue ce texte chez moi finalement. Umpf. Bye.
“La caméra substitue à mon pénis un monde qui s’accorde à nos mensonges”
Et tu parlais d’inepties…
Allez rentre dormir un peu mon vieux Guyot. Tu sais parfaitement que ta musique rend mous et que tes vidéos ne rattrapent guère le coup. (“Juliet has a gun”… t’étais pas sérieux sur ce coup là quand même?)
Alors viens plus embêter les petits jeunes (ils ne sont pas talentueux mais ne font pas semblant de l’être) avec tes âneries de simili-dandysme 21eme siècle.
ah ah ah !
Enchanté donc !
je pense qu’on va être obligé de relayer ce billet sur gonzaï, il ira bien avec le film de la soirée.
ah et d’accord avec toi Gonzo. Bester il faut qu’on parle, on prend une leçon..
allez la bise.
Ma musique n’est pas faite pour les mous du cerveaux comme toi et c’est clair qu’on n’est pas prêt d’entendre tes conneries sur France Musique.
Quant à mes vidéos je pense que vue tes articles il te faudra quelques vies pour en comprendre le sens vue que même une paraphrase des plus évidentes te passent sous le nez.
Allez sans rancune.
Au fait t’ as fais quoi toi ?
Je ne fais strictement rien, mais alors vraiment rien du tout (A part, peut être, défendre mes potes, qui eux écrivent des articles et se font mordre par de vieux ânes prétentieux).
C’est extrêmement rare à notre époque, quelqu’un qui n’est pas cinéaste-plasticien-compositeur-photographe-cuisinier. non ?
Mais, en tout cas,merci pour eux, il y a maintenant plus de commentaires qu’il n’y a d’articles.
Mais putain une lecon de quoi?
PUTAIN MAIS QUI DONNE UNE LECON A QUI ICI?
Eh les mecs, plutot que de poster deux lignes genre “hier soir j’étais chez mémé et j’ai craqué pour shit Robot et hop voila un mp3 gratos génial avec une photo 400X350″, essayez plutot de monter une soirée cool à Paris avec 0 EUROS, le genre ou vous vous êtes tellement marrés que vous avez écrit un post-report de jeunes aigris, et après on en reparlera.
Ca me fait vraiment marrer cette jeunesse, incapable d’être acteur de quoi que ce soit à Paris mis à part derrière son clavier.
l’article donne envie d’aller à la soirée, n’est ce pas là, la meilleure des critiques !?
on en (re)parle donc sur gonzaï
http://www.gonzai.com/etre-jeune-mort-aux-vieux/
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Foucauld Arnaud