Je sais que Foucauld aime les méchantes machines, celles qui fracassent le bitume et qui râpent les oreilles des piétons. Ce billet sur Blitz Motorcycles est pour lui, pour sa vieillesse nouvellement acquise. Joyeux anniversaire Monsieur.
En voyant ce gamin en pyjama déhambuler entre les carcasses flaboyantes de ce qui devaient être des Vauxhall, je me dis que ma jeunesse fut bien morne. Pour ceux qui aiment vraiment La Conjuration, la série de Ross McDonnell fait écho aux images de James Horan. On en retiendra une chose : les banlieues de Dublin sont peuplés de gens sérieux dans ce qu'ils font.
Rapport à un magazine particulier, un ami me raconte l'histoire de cette "rue des branleurs", ensemble mythique d'allées des beaux quartiers où des couples se garent pour faire leurs farces, sous les yeux humides d'observateurs haletants. Cela me fait penser à la série The Park de Kohei Yoshiyuki. Au début des années 70, l'intrépide nippon jouait à cache-cache avec des détachements de jeunes adultes qui s'adonnaient à touche-pipi dans les recoins des parcs de la capitale.
On se retrouve devant des binômes en plein débat, entourés de petits malins rampants qui osent parfois glisser leurs doigts dans le jeu. A la manière des Dragons du 13ème RDP, Yoshiyuki rampe, roule, amadoue et grâce à son matériel infrarouge récolte des images que l'on peut voir en ce moment à la TATE modern.
"Une femme, quand elle est jeune, est plus sensible au plaisir d’inspirer des passions, qu’à celui d’en prendre : ce qu’elle appelle tendresse, n’est le plus souvent qu’un goût vif, qui la détermine plus promptement que l’amour même, l’amuse pendant quelque temps, et s’éteint sans qu’elle le sente, ou le regrette : le mérite de s’attacher un amant pour toujours, ne vaut pas à ses yeux celui d’en enchaîner plusieurs."
« Mais écrire ne rend personne heureux ! (…) Nous formons tous avec la littérature de ces couples passionnés et mal assortis où chacun, conscient de ne pouvoir vivre ni avec ni sans l’autre, se résigne à traîner son boulet. Un écrivain, c’est quelqu’un à qui écrire est indispensable, mais très désagréable… »
La pellicule regagne du terrain, une armée de jeunes photographes redécouvrent que l'arbitrage avantages / inconvénients de la Tri-X 400 peut s'avérer positif. Plus rares sont ceux qui décident de s'enfermer jours et nuits dans leur chambre noire pour écrire leurs nouvelles recettes, composant avec traitements croisés, urines dans le fixateur et crachats sur négatifs. Ellen Rogers appartient à cette race d'alchimistes et compte les plus grands parmi ses clients. Cela lui offre le luxe de l'arrogance mais l'esthétique systématique de son travail pourrait un jour se retourner contre elle : remettre au goût du jour des procédés anciens peut aussi faire office de cache-misère. Nous verrons bien, comme disait le gros Lino : " l'important c'est pas la performance mais la durée". Mais mine de rien, la perf' casse les reins.
Il aura fallu un trimestre à Li Xiaofeng pour réaliser le polo Lacoste le plus incroyable, et bien évidemment le plus cher, jamais produit : 100% porcelaine.
Une nuit un peu trop rouge, un réveil compliqué, une course terrible, une chanson salvatrice, de celle qui font marcher vite.
Ensuite, en vrac : les nus de McGinley (pléonasme) pour ceux qui n'auraient pas vu les derniers :
Et la réponse de Dylan à : "qu'est ce que tu veux mettre sur La conjuration" ? : I Thought I Was Alone, collage foutraque de différents photographes, certains inspirés, d'autres non.
Pour les âmes en peine coincées entre le bureau et la chaise, filez vers Electronic Beats. La radio de la maison offre gratuitement des sessions inédites de, en vrac : Anja Schneider, Caribou, Munk, Booka Shade, Ellen Allien, Fever Ray, Headman Kiki, Pantha du Prince, Oliver Koletzki, Simian, Siriusmo ou encore Stimming. Un peu comme si tous vos meilleur(e)s ami(e)s venaient danser dans votre open space monochrome pendant vos journées de labeur.
note : J'écoute actuellement la performance de Caribou et je ne peux que vous la conseiller.
Viens marcher sur l'eau : le duo d'architectes Roldan & Bergengues offre un nouveau visage à la Trinitaris Church de Vic, que la guerre civile marqua lourdement. Les deux ont du rester discrets, garder la mesure du lieu où ils expérimentaient. En résulte une œuvre sous contraintes, où seuls les détails trahissent la modernité de la retouche. Modifié par de fines couches de fer, le sol nous renvoie l'image de nos pas et la lumière surgit de notre entrejambe. Brillant.