Dimanche dernier, Londres, les portes de l'exposition Future Beauty, 30 years of Japanese Fashion, se ferment à jamais. Deux heures de promenades autours des trois piliers de l'exercice, Kawakubo, Miyake et Yamamoto, puis de leurs protégés. On rentre dans une discipline stricte, qui fracassent les codes de la couture occidentale contre un mur de plastique pour ensuite marcher joyeusement autours des restes encore fumants, tête basse et sourire en coin.
Entre les mannequins de bois on découvre l'histoire de ces empires commerciaux intègres qui ont rendus le polyester plus onéreux que la soie. Apostats de la mode, capables de faire une robe de mariée avec deux taies d'oreillers, ces génies de petite taille narguent beaucoup de créateurs occidentaux enfermés dans la naphtaline. A mi chemin entre le CNRS et la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, cette pratique sincère pense le vêtement comme une entité propre, dans laquelle le corps doit trouver sa place pour apprivoiser ces sculptures de tissus. Sortes de greffes textiles, le rejet n'est jamais loin et si tout le monde ne peut porter du Comme des Garçons, ce n'est pas uniquement à cause du prix des pièces.
Je reste fasciné par ces vieux messieurs, que l'âge et la maîtrise authorisent à parler aux orchestres symphoniques commes certains s'adressent à leurs enfants, tout en petits sourires et en "chut, attends, pas si fort, laisse ton petit frère parler". Passée une petite minute, vous comprendrez vous aussi.
Un pratique anglo-saxonne qui consiste à envoyer une balle de ping pong dans des verres remplis de bière pour faire boire l'adversaire (grosso modo). Un film sur cette pratique anglo-saxonne. Je ne sais pas si une sortie en France est prévue mais je donnerais beacoup de mes cadeaux de noël pour voir ces gladiateurs des temps modernes.
Je suis venu ruiner l'ambiance, pourrir noël et faisander votre chapon. Je ne sais pas comment Jessica Dimmock a fait pour renvoyer Transpotting au jardin d'enfant. Je ne sais pas qui sont ces gens, où ils vivent et ce qu'ils font à part se battre, faire l'amour bières en mains et s'ouvrir les veines pour y laisser entrer de petites pointes brillantes. Mais je reste là, scotché au milieu de mon canapé, ma famille évoluant, floue, derrière mon écran. Joyeux Noël à tous !
Peut être que je fais ça pour imposer un temps mort à cette avalanche de fillettes aguicheuses, de planches à roulettes grinçantes et de rimes goudronnées.
La conjuration aime les magazines et Foucauld aime Paz de la Huerta. Ces deux passions, qui se recoupent souvent, le bellâtre ayant rarement l'occasion de contempler sa muse autre part que sur papier satiné, m'amène à parler de Jacques. Magazine américain à l'érotisme nostalgique, Jacques déroule pin-up et photographies granuleuses sans se soucier des canons actuels. Tous les clichés du genre se succèdent, de la grosse moto à la partie de bowling. On le trouve chez OFR.
Toshio Saeki illustre ce à quoi rêverait Freddy s'il travaillait chez Marc Dorcel. Né en 1945, le japonais expose actuellement ses sérigraphies chez Da End, 17 rue Guénégaud dans le 6. Un dessin précis et un humour fascinant, qui rendrait presque poétique le viol d'un écolière par une sirène.
J'espère sincèrement que Chadwick Tyler gagne des sous, se voit offrir de belles pages et se fait masser les pieds par les rédactrices en chef des cinq continents. Mais je ne me fais pas trop de soucis.