Franck Vandenbroucke est mort hier au Sénégal, loin de ses houblonnières de Mouscron et des carbonnades flamandes de sa sainte mère. Si le cyclisme ne m’intéresse guère, Franck, lui, est lié à des souvenirs que je n’ose qualifier d’alcooliques. Disons simplement qu’ils ont la boisson en ligne de mire. En effet, lorsque je retourne sur les terres de mon enfance (din ch’Nord), j’ai pris l’habitude de chikèr eune ch’tiote guerzelle (boire une petite bière, ndlr) avec mon grand père, en face du cimetière militaire de Rosenberg. Pour nous y rendre, nous traversons Ploegsteert où mon aïeul ne manque jamais de me montrer du doigt « L’Hostellerie de la Place », l’établissement que Franck à offert à ses parents avec ses gains de pédaleur (un brin dopé). Ce qui est frappant sur ces photos issues du diaporama/hommage de Sport 24, c’est sa ressemblance avec le Poelvoorde du Vélo de Ghislain Lambert. Entre ombre et lumière, gain et tentative de suicide, ces photos retracent la vie et la mort de VDB, la résurrection n’étant pas encore au programme car il a failli à la mission que la Belgique lui confiait : être le nouveau Eddy Merckx…
Par Foucauld
Franck a été sponsorisé par Lotto et a porté des polaires violettes et jaunes.
Franck a gagné des tas de courses et s’est teint les cheveux en blond.
Franck s’est marié dans un« biau sarrau » !
Franck rigolait bien avec ses potes cyclistes.
Franck bouffait des pavés à grand renfort de mollets sous les hourras des supporters portes drapeaux.
Franck ressemblait vachement à Poelvoorde, surtout après sa tentative de suicide.
Mais il lui manquait la moustache pour jouer Ghislain Lambert.
Franck va nous manquer mais heureusement, il nous reste sa biographie au titre d’anthologie : « Je ne suis pas Dieu »
Je voulais vous mettre les photos de clodos à poil de Boris Mikhaïlov mais je me suis dit que c'était un peu rude pour débuter la semaine. Par conséquent, je sombre dans la facilité et vous montre des seins shootés par Chadwick Tyler. En bonus, un clip sans intérêt de Banjo Or Freakout dont le son est suffisamment agréable et léger pour travailler ou rêvasser.
Je m'apprête à partir dans un lieu bizarre répondant au nom pas doux du tout de Socquentôt. On dit que la forêt y est si dense qu'il fait nuit dès
15heures. Quelques rescapés de la consanguinité locale y vivent leurs dernières heures. Leur régime ? Viande crue et litrons de calvados qu'ils boivent dans les crânes de leurs ennemis et ancêtres vikings. Cette boisson dite d'homme est sensée leur apporter force et courage mais elle se contente de les abrutir et de les rendre aveugle. Du coup, ils tombent dans leurs propres pièges à loups, s'embrochent connement sur les pieux et meurent dans les fougères. Ma seule chance de survie ? Qu'à l'heure de mon arrivée ces messieurs soient déjà ivres morts et
tout juste bon à roter les chairs crues qu'ils ont dévoré entre deux
lampées.
Par Foucauld
PS : cette série de photo vient d'ici et représente des supporters de football américain qui feraient passer la population du Parc des Prince pour une chorale d'enfant de Marie.
L'arrivée de Carl Kleiner sur La Conjuration, c'est l'histoire de la résurrection d'un Safari, le mien. Cette application, capricieuse et depuis longtemps délaissée au profit du renard roux, m'avait quittée il y a quelques mois, emportant dans sa tombe toutes les choses dont je devais parler ici. Ce matin, par une manipulation que je ne peux toujours pas m'expliquer, le monstre est revenu de parmi les morts. Il ouvre grand ses pages et me rappelle que je n'ai jamais évoqué ce photographe suédois à consonance germanique, fameux pour ses NME (comprenez Natures Mortes Erotisée) et pour ses séries pour le designer suédois Odeur. C'est chose faite.
Et comme on ne parle pas assez de musique ces temps-ci, je saute une ligne et sans aucune relation de causalité j'introduis Jesse Somfay, producteur canadien d'à peine un quart de sicèle, qui sort avec Kompakt et Traum et qui s'est, sans bruit, hissé à la hauteur d'un James Holden.
Au fond la galerie Philippe Chaume se cachent les appréciés René et Radka, mais, trop à la mode, on leur préférera la série Coït de Frédéric Delangle. Cet homme représente l'anti-Richardson : au lieu de noyer un éjaculat sous un tapis de flashs, Monsieur Delangle laisse son obturateur bien ouvert et camoufle l'acte. Nous on cherche. On recompose les membres, on joue avec le puzzle et on se raconte nos histoires de jambes en l'air. On rendra aussi hommage à la patience du photographe : s'il est relativement facile de choper un missionnaire en 1/250e, laisser son appareil ouvert et diriger le duo pour que le flou de leurs mouvements construise une image reste un tout autre exercice.
Lorsque Stacey Mark, photo editor de Nylon, rencontre la Cicciolina, madame Jeff Koons à la ville et porn star au passif, cela donne un genre d’Alice au Pays des Merveilles sauce MILF délicieusement fripon, un brin salace et sacrément dopant pour l’imagination. On s’imagine en assistant du photographe, corvéable à merci, servant aussi bien de manutentionnaire que de chauffeur, attendant patiemment les ordres du tout puissant patron. Plus de lumière ! Va chercher le filtre ! Allez, dégage, il faut conduire la belle à la gare ! La Méhari bringuebale dans les virages de cette campagne italienne si desséchée. Le coup de la panne ? Non, trop jeune pour le fomenter. Caprice de star ? Plutôt… La belle a trop chaud, il faut lui puiser de l’eau. Reste un peu mon mignon, tu la retrouveras bien assez vite ton auto. Allons voir derrière cette meule de foin, l’ombre y est délicieuse et la brise légère. Oups, quelque chose me gratte dans le dos, non plus bas, tiens, qu’est ce que c’est ? Et bien mon mignon, tu m’avais caché ça…
La Conjuration est une multinationale florissante à la tête d'une puissante armée de correspondants à l'étranger. Hier après-midi, Majid, notre "Chief Reporter Task Force In Japan" me raconte une petite histoire qui mérite bien quelques lignes ici. Commençons dans les formes : il était une fois l'île Hashima, que les gens du cru nomme Gunkanjima et que nous appelons "île navire de guerre" parce que nous sommes bien incapables de prononcer le japonais correctement. Ce sobriquet s'explique par son architecture, qui ressemble étrangement à un "navire de guerre", et wikipédia de nous apprendre que lors de la seconde guerre mondiale, les torpilleurs amérloques la canardait copieusement, pensant s'en prendre à un bâtiment impérial. Cette forme seule ne méritant pas que l'on en parle ici, vous vous doutez bien qu'il se cache quelque chose entre ses murs. A vrai dire, c'est plutôt le fait qu'il n'y ait plus rien sur cette île qui la rend si intéressante. L'îlot est totalement désert depuis les années soixante-dix, ses habitants s'étant fait la malle en laissant tout en plan. Qu'a t-il bien pu se passer ? Godzilla se serait-il amouraché du lieu ? Non….le charbon. On ne se méfie jamais assez de ses vulgaires amoncellements de carbone. Au XIX siècle, Mitsubishi rachète la zone pour en extraire l'or noir de l'époque. Elle y plante ses armées d'ouvriers et comme les firmes nippones ne font rien à moitié, l'île se retrouve vite avec une densité de population avoisinant les 1400 hab / ha. A titre de comparaison, Paris flirte avec les 200 hab / ha. Mais l'or noir première génération fut déposé par son grand ennemi, l'or noir seconde génération : le pétrole. Tout ce petit monde fut mis à la porte et l'île, vidée seulement de ses habitants car les infrastructures restèrent en place, offrit un parc d'attraction inespéré pour les photographes du monde entier.
Il pleut des litrons de flotte. Mes placards sont vides. Je rechigne à voler ma colocataire. Le café cru agresse mon estomac. Je tombe sur Ana Cuba. Elle est espagnole, jeune, belle, douée. Photographe de confession (pardonnez la traduction littérale hasardeuse). Elle et ses amis. Elle et son amant. Bonne portraitiste. Je suis en retard.
Les yeux humides, je tremble et humidifie le coton de mon t-shirt. l'orage n'y est pour rien. Je viens tout juste de découvrir une mine d'or. Une vraie, avec des pépites véritables, aux dimensions infernales (certaines vont même jusqu'à 1158 x 1668 pixels). Une fille, peut être une femme, Claire Belliard, s'est mis en tête de scanner et de compiler la quasi-intégralité des parutions de Paolo Roversi et de Peter Lindbergh. Un travail de bibliothécaire, obstiné et précis, qui flirte avec la monomanie mais qui nous offre des images rares, certaines prises alors que nous n'étions encore que de vulgaires gamètes. Il pleut dehors, tant mieux.