Non content d'avoir remporté le Prix HSBC pour la Photographie, nos potes Lucie & Simon ont collaboré à un projet de vidéos pour Converse. Le résultat est en dessous et d'autres infos sont sur le blog. Mirez également leur nouveau site.
J'ai reçu un mail de Jo me disant que je serais susceptible d’être intéressé par cette série d’Anthony Karen sur quelques gros WASP qui font les nazis dans la forêt. Ce qui me fascine avec les microcosmes, c’est leur obsession du signe identitaire. Il y a déjà les tatouages, les coupes de cheveux, les uniformes ou les lacets blancs mais le coup des semelles aux crampons croix gammées et SS m’a franchement bluffé. La connerie laisse son empreinte à chaque pas.
Vu de l’extérieur, on dirait une bande d’ados attardés qui cherchent un prétexte pour faire du bruit, boire des bières et porter des tenues ridicules dans les sous bois, comme les Castors Juniors de Riri, Fifi et Loulou. Ils m’ont rappelé le mythique Strip-Tease d’un pauvre type qui jouait au nazillon en Belgique, pour compenser sa frustration de ne pas avoir le permis moto. On a les neurones qu'on peut.
Paul Barbera est photographe d'intérieur : il prend des photos de chaises bien calées dans des salons bien éclairés. Mais la schizophrénie se pencha sur le garçon et en soulevant les draps on se retrouve nez-à-nez avec son journal. Chaque petite série comporte une femme, un lieu et une date. Nous n'avons plus qu'à passer derrière, constamment en retard, pour recoller les morceaux et s'inventer ses histoires.
Un dimanche grisâtre, une image qui fait grincer les dents et une musique qui enrobe le tout. Vous voilà prévenus. Les photos sont de Margaret Durow. On passe de l'une à l'autre sans trop s'attarder jusqu'au moment où on se fait rappeler à l'ordre : la vie nous impose des "putains de dorsaux" et Margaret sait le montrer. Je vous laisse imaginer l'enchainement d'événements qui a pu raturer ce dos de la sorte : de la rencontre entre un vélo et un camion sur une petite route du Wisconsin, à la chute vertigineuse lors de la balade dominicale, j'ai un paquet de possibilités et aucune ne me plaît tant que ça.
Mais, comme je le disais, le reste ne retient pas très longtemps. (D'ailleurs, je me demande si, dans un futur très proche, nous allons pouvoir parler d'une "photographie américaine indépendante" avec le même sourire narquois que nous arborons pour discuter des dernières productions du "cinéma américain indépendant". Les suppôts de Sundance ont leurs codes et cette photographie risque elle aussi de vite tourner en rond avec cette tyrannie du flou, du grain, du regarde-ce-que-mon-vieil-appareil-peut-faire et autres reflets plein l'objectif. Ce n'est pas parce qu'il reste de la poussière sur la pellicule que la photo est bonne.)
Longue parenthèse un peu inutile, je vous laisse avec Pantha du Prince et vous souhaite un bon dimanche.
Foucauld en Tunisie, cocktail en main dans la piscine,
entouré de teutons ventripotents et d’anglaises reluquées par les animateurs du
club : intox ou réalité ? C’est comme les photos d’Alison Jackson, difficile
de vérifier. D’Elton John surpris en train de se faire purger le fondement à
Camilla Parker-Bowles profitant de l’absence de sa belle doche pour essayer sa
couronne ou Amy Winehouse sous perfusion de vodka, ces situations mise en scène
à l’aide de sosies troublent le visiteur par leur plausibilité. Placez-les à côté
d’une revue people et on ne sait plus de quel côté nous sommes manipulés. Alors ?
Ai-je traîné dans les échoppes de la médina d’Hammamet ? M’a t-on surpris
lisant Public sur un transat, face à la Méditerranée ? Et malmené au
hammam ? Ou dévalant les oliveraies sur un quad ? Mon teint blafard
fait pencher la balance du côté de l’intox mais pourquoi ce silence radio des
derniers jours ?
Avant l’échec de l’édition française de Franck 151, la
version américaine s’était occupé de tâter le terrain de nos contrées
tiédasses. C’est dans leur numéro « spécial Floride » que j’ai
découvert Naomi Harris. Sa série "Haddon Hall" sur les petits vieux qui viennent
finir leurs jours sous le soleil de Miami m’avait vivement impressionné. Réminiscences, pof !
Je retourne sur son site et découvre le reste de ses photos qui pointent du
doigt les travers de ces êtres vivants et sexués que l’on nomme humains. (Les numéros de Franck 151 sont téléchargeables gratuitement ICI.)
Par Foucauld
Une jolie tombe de hamster…
Un Jesus Freak champion de Rubik's cube…
Une charmante lune de miel à Las Vegas…
Les ravages de l'alcool chez nos aînés (Haddon Hall)
La gréve des manucures… (Haddon Hall)
La becquée… (Haddon Hall)
Les amours cachées et imaginaires…
Le petit déjeuner… (Haddon Hall)
La baignade trois heures après… (Haddon Hall)
Mais pas trop, le fond de l'air est frais pour les six fesses… (Haddon Hall)
Il est des basiques qui nous émerveillent toujours. Les
produits Apple en font partie. Tout le monde en possède mais on ne peut
s’empêcher de succomber à cet eugénisme matérialiste. Par conséquent, pas
d’originalité aujourd’hui : je me contenterai d’exploiter le rendu des noirs de
mon iMac neuf en postant ces photos d’Hedi Slimane. Le mannequin, ses poses et
sa guitare sont à l’image de mon ordinateur : dénués de défaut. Le crâne l’est
également, heureusement qu’il transforme l’ensemble en vanités…
Par Foucauld
PS : en bonus, "Learning To Fly" de Tom Petty
& The Heartbreakers