Des reflets de l’âme…
Wednesday, November 7, 2012Sa pince à cravate est une aberration. Oui vraiment, quel drôle d’objet. S’il suffit d’apercevoir les souliers d’un homme pour deviner le reste de sa mise, un simple coup d’œil aux ornements de ce bijou épargne les hurlements du reste : licences Cardin et Lapidus de bazar. Cramponné à mon livre de poche, je supplie le ciel pour qu’il ne dégaine pas une tablette. Il n’en fait rien et se contente d’un dossier qu’il sort de sa serviette… Lapidus.
En quittant le RER, j’évite une flaque qui provient d’une fuite au plafond. Mélangée au sol, l’eau fait des traces qui me rappellent le vert-de-gris. C’est du poison, c’est du poison ! Si tu le touches tu vas mourir ! Je visse ma casquette et pense au tweed qui fêtera bientôt ses deux cents ans.
« Ah si seulement la main humaine pouvait ne créer que de telles œuvres sacrées, nécessaires, indemnes de toutes les souillures de l’intérêt et de la vanité ! Mais il n’en était pas ainsi, il le savait depuis longtemps. On pouvait aussi produire d’autres œuvres, de jolies choses ravissantes, exécutées avec une grande maîtrise pour la joie des amateurs d’art et l’ornement des églises et des hôtels de ville – de belles choses, bien sûr, mais non pas des choses saintes, non pas des reflets de l’âme. »
Par Foucauld + un extrait de Narcisse et Goldmund de Hermann Hesse