Les filles n’ont aucun dégoût
Tuesday, October 21, 2008Il pleut en ce mardi après-midi. J’ai allumé un petit corona de Por Laranaga que je fume en contemplant les gouttes qui se rassemblent sur la balustrade vermoulue de ma chambre, avant de choir dans la gouttière. Paris est comme ce module. Inégal. Excellent ou décevant. Jamais tiède.
Je pense à Gainsbourg 2008 que je dois aller voir. J’appréhende. Serge Gainsbourg fait partie intégrante de ma vie, comme Booba. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui. La perspective d’une expo sur sa personne me donne l’impression qu’une part de moi a été résumée en quelques installations. Déroutant, non ? J’ai peur que tout cela ait un aspect vieillot. Un mélange de photos illustratives et de déjà-vu. Un Serge Gainsbourg historique, résumé de manière chronologique et condensé en quelques détails : une paire de Repetto, des Gitanes par milliers, quelques faits tonitruants que chacun connaît et une musique dont on parlerait comme d’une musique. Mon rapport à cet homme est complet. Des influences littéraires et artistiques, une voix, des arrangements, des textes qui rythment toutes les situations, chacune à leur tour. J’ai du mal à parler de lui. Il faudrait un livre pour cela. Serge Gainsbourg considérait la chanson comme un art mineur, qui ne nécessite aucune initiation, c’est pourquoi je souhaite vous montrer cette vidéo, badine et futile en apparence.
« Les filles n’ont aucun dégoût ». Jane et Sylvie l’entourent. Les paroles et la musique sont légères. Elles le taquinent et il est là, cynique et magnifique dans son smoking cintré. La vidéo est joyeuse mais sa désinvolture est aussi légère que la fumée qu’il exhale : un souffle et elle s’envole pour laisser place à sa sensibilité.
Par Foucauld
(Photo : Hedi Slimane)
Monsieur en a une belle paire….
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