James Jarvis X New London X Sid Lee Paris

Wednesday, September 2, 2009

James

Si le mois d’août est souvent calme, la rentrée aime interpréter des airs tonitruants. Un événement fit office de prélude. Pour fêter le nouveau visage du site New London, Sid Lee Paris a entamé une série de collaboration avec des artistes londoniens. Le premier à s’y coller fut James Jarvis, illustrateur et pionnier de la mouvance artoyz. Je m’attendais à un vernissage classique où tout le monde se connaît de vue, se jauge bêtement et se bat pour attraper les derniers verres de bière tiède ou de Villageoise en cubi. Zéro ! Que nenni ! Point du tout ! En entrant dans les nouveaux locaux de Sid Lee, chacun saluait et se présentait comme l’on fait entre gens civilisés en arrivant dans une sauterie privée. Les peignes culs de la Conjuration serrent la main de l’artiste, les directeurs de création celles d’amis de passage ou de nouvelles recrues nordiques et tout le monde propose une coupe de champ’ à son voisin pour entamer la discussion.
Nous évoluons en plein foutoir créatif. Imprimantes et écrans sont relégués dans un coin, ouvrages et magazines dans un autre. Il faut faire de la place pour la toile de James Jarvis. Pendant quatre jours, ce dernier s’est affairé sur un grand format immaculé qu’il a progressivement recouvert de son style unique. L’ensemble est un genre de bordel communautaire à la Bruegel, traité façon Dürer et relevé de sauce cartoon. Jugement dernier, Adam et Eve aux longs becs, skateurs camouflés, hippogriffes menés en laisse, tout ce petit monde cohabite harmonieusement. Un reflex sur trépied immortalise la progression de l’œuvre et les déambulations des soiffards. Chacun pose en briguant son quart d’heure de gloire, souvent sérieux, parfois badin, toujours curieux de voir ce qui en résultera.
Il est frappant de voir la ressemblance de James Jarvis avec ses personnages. Fin, sec, le nez acéré et les doigts agrippant verres ou crayons plus sûrement que ne le feraient des serres. On l’imagine sautillant sur ses Nike de running avant de s’élancer pour rejoindre son monde, pour mieux confondre rêve et humanité, comme dans la vidéo ci-après.
Il m’est malheureusement interdit de dévoiler la toile pour le moment mais vous en trouverez un aperçu plus complet ICI.
En vous remerciant, bonsoir.

Par Foucauld

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