Il leur sera beaucoup pardonné…
Wednesday, February 16, 2011Je ne sais pas si c’était à cause de l’article du Figaro, de mon état, de la musique que j’écoutais ou de l’addition des trois, mais je dois confesser que mes yeux se sont embués. Vraiment. J’ai tenté de retenir mes larmes et j’y suis parvenu. Elles se sont rétractées, pour mieux revenir dans ma gorge, liqueur salée pour godelureau.
« J’ai horreur de l’image démoniaque et fringante de l’artiste telle qu’elle me fascinait quand j’étais adolescent. L’écrivain, en particulier, n’est pas un aventurier, mais l’homme d’une table et d’un chien. Une famille autour de lui, à la fois le protégeant et le sollicitant, lui fait obligation de travailler et, après tout, publier des livres c’est s’imposer les milliers d’heures de labeur, de silence, de découragement, d’obstination sans quoi aucune œuvre n’existera jamais. Nous sommes des bureaucrates sans chefs de bureau, des ronds de cuir sans cocottes en papier. Ou, pour mieux dire, si nous cédons au vertige de la cocotte nous serons seuls à payer notre dissipation. »
François Nourissier s’en est allé, vaincu par cette salope de Miss P. (pour Parkinson)
Quelle œuvre. Quelle sagesse. Quel exemple. AU TRAVAIL !
« La longue fréquentation des mots – avec ce qu’elle impose d’humilité, d’intuition de l’ombre – fait des écrivains les familiers de la mort. Ils vont à elle, suant, une peur fascinée et malsaine, mais les yeux ouverts, ce qui n’est pas l’attitude de tout un chacun. Pour cela il leur sera beaucoup pardonné. »
Par Foucauld
(Les extraits sont issus de "Le Musée de l'Homme")
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