Ici, passé la porte, les laides sont presque belles…

Monday, January 18, 2010

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Dimanche s’emplit comme il peut. Ce dernier fut littéraire, en allant deux fois à contretemps des sorties du monde de l’édition. J’ai tout d’abord dévoré le mythique Rose Poussière, premier roman de Jean-Jacques Schuhl, au lieu de lire son Entrée des fantômes, qui vient d’être publié.

J’en ai tiré trois phrases que j’ai envoyé au physio du Tigre, maison de nuit rock n’roll où je termine bien trop de soirées.

« Ici, passé la porte, les laides sont presque belles. »

« (..) tout ici défait maintenant. »

« mais que veut dire la démarche du tigre ? »

Le second contretemps fut celui de Nicolas Rey, qui publie actuellement Un léger passage à vide. En fouillant dans mes placards, je suis retombé sur Treize minutes, son premier roman lu au temps des acnés tenaces et de la mélancolie. À l’époque, j’en avais regretté l’acquisition. Trop de connards d’école de commerce, de whisky au litre et de chattes lacérées. En le relisant, j’ai été étonné de ne pas être parvenu à repérer ce genre de phrase, qui aurait dû toucher ma sensibilité adolescente :

« (…) j’ai réalisé qu’au bout du compte, la grâce était trop remuante pour tenir dans une œuvre. Qu’elle se cachait plutôt dans la façon dont une jeune inconnue pouvait porter un verre d’eau à ses lèvres. »

Puisque ces temps-ci je vous ennuie souvent avec des livres, je compense ce post avec Me And The Devil, la dernière vidéo de Gil Scott-Heron. C’est assez chouette, on y voit les Brooklyn Banks et des monstres peints en blanc sur des peaux noires.

Par Foucauld.

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