J’avais l’air d’un con…
Tuesday, February 9, 2010En quittant le bureau sous le coup de onze heures passées, j'ai sauté dans un taxi qui a fait ce que font la plupart des taxis : m'emmener jusqu'en bas de chez moi. Une fois grimpé sous mes combles, j’ai été pris d'étouffement, non pas à cause de l'ascension à laquelle je suis rôdé, mais du manque d'activité physique de ma journée. Comme certaines montres dont le mouvement du poignet permet d'entraîner le mécanisme et d'assurer l'affichage de l'heure, mon être ne peut fonctionner normalement sans un minimum de marche journalière.
J'ai passé quelques coups de fils demeurés sans réponses. Les compères noctambules étaient au lit ou contemplaient ces petites boîtes ou tableaux à cristaux liquides que l'on appelle télévision. Il ne me restait qu'à sortir en skateboard pour vérifier si quelques dames de ma connaissance ne dormaient pas. En vain. Les portes demeuraient closes et les lumières éteintes.
Que faire ? Rentrer ? C’était trop bête. J'ai donc roulé on my boulevard et me suis attardé à faire quelques powerslides sur les dalles de la mairie du 75011, avant de m'essayer à ces vaines tentatives d'envol que sont les ollies ou autre backsides 180. J'avais à nouveau 15 ans, un train de retard sur plein de choses et j'aurais pu ajouter un couplet à la chanson « Marinette » de Brassens :
Avec mon p'tit skateboard j'avais l'air d'un con, ma mère,
Avec mon p'tit skateboard j'avais l'air d'un con.
Par Foucauld
(Photo : Jason Dill par Mike Piscitelli)
Je suis fière de me reconnaître dans cet article. D’ailleurs, encore désolé; tu as dû te sentir bien seul ce soir là.
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